Suzanne Evans, la vice-présidente du parti UKIP, le 25 mai 2017 à Londres © AFP Daniel LEAL-OLIVAS
Les dirigeants du parti anti-immigration Ukip ont accusé jeudi la Première ministre britannique Theresa May de porter « une certaine responsabilité » dans l’attentat de Manchester, en présentant leur programme pour les législatives, marquant ainsi la reprise de la campagne suspendue après l’attaque.
Theresa May « porte une certaine responsabilité » dans l’attentat qui a frappé Manchester lundi soir et a fait 22 morts, a affirmé Suzanne Evans, la vice-présidente du parti.
« Tous les politiciens qui ont voté des réductions de budgets (pour les services de sécurité, ndlr) portent une responsabilité », a-t-elle ajouté.
Paul Nuttall, le chef du parti, a accusé le ministère de l’Intérieur, dirigé par Theresa May de 2010 à 2016, d’avoir « réduit le nombre d’agents de police, de garde-frontières, de surveillants de prisons ». Il a ensuite vilipendé l’ensemble de la classe politique pour la « faiblesse » de sa réponse contre le terrorisme pendant des années.
Les dirigeants europhobes ont dévoilé leurs trois priorités en vue des législatives anticipées du 8 juin: lutte contre l’immigration, maintien d’une position ferme dans les négociations du Brexit, et augmentation des moyens alloués aux services de santé et à la protection sociale.
« Nous voulons un solde migratoire égal à zéro » sur cinq ans, a martelé Paul Nuttall, pour qui le nombre d’entrées sur le territoire britannique doit « dépendre de combien de personnes quittent le pays ». Le parti défend un système d’immigration « à l’australienne », basé sur un permis à points.
Tout comme Theresa May, Paul Nuttall a répété par ailleurs préférer « aucun accord, plutôt qu’un mauvais accord » à l’issue des négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne qui doivent s’ouvrir juste après les élections.
Cela implique selon lui de refuser toute facture de sortie, tandis que Bruxelles pourrait exiger 40 à 60 milliards d’euros à Londres pour honorer ses engagements financiers aux différents programmes et fonds européens.
Enfin, l’Ukip a promis d’augmenter de 9 milliards de livres (10,4 milliards d’euros) par an les moyens des services de santé du NHS.
Ce parti a joué un rôle crucial dans le référendum qui a voté la sortie de l’Union européenne le 23 juin dernier mais il lutte à présent pour sa survie et son unique député a quitté ses rangs fin mars.
LNT avec AFP