En 2018, les ventes automobiles neuves ont atteint les 177 300 unités, soit une progression de 5,2% par rapport à 2017. C’est le segment des SUV qui tire le marché, avec 27,4% de progression à fin décembre. Ce segment, qui totalise 25,09% de parts de marché, a été boosté par des lancements importants tout au long de l’année. Et qui dit SUV, dit bien entendu gros cylindrés consommateurs de carburant. Mais là, ce n’est guère la problématique, puisque sur ce nouveau record de ventes, 90% sont des véhicules diesel et seulement 10% sont essence. Les voitures électriques sont presque inexistantes. Même celles qui circulent, selon une étude, ont été achetées pour leur design et leur rapport qualité/prix ! Le côté environnemental reste apparemment le dernier souci du marché.
Du côté du Gouvernement, y compris du ministère de l’Energie, censés en principe donner l’exemple en équipant leurs services de voitures électriques, même constat ou presque !
Côté chiffres, la consommation des produits pétroliers au Maroc ont atteint 11,6 millions de tonne (MT). A lui seul, le gasoil s’accapare 51% du total, avec une évolution moyenne de 4,8% entre 2006 et 2017, passant ainsi de 3,54 à 5,89 MT.
Pour ce qui est du charbon, le Maroc continue d’y investir. Ainsi, les centrales de productions de l’électricité de l’ONEE s’alimentent à hauteur de 52% avec cette matière. La dernière en date, inaugurée il y a un an de cela, à savoir la centrale de Safi, et en dépit du contexte COP 22, 23 et 24, utilise le charbon comme principale source de production de l’électricité. De même, les importations de cette énergie, considérée comme étant la plus polluante en termes d’émission de gaz à effet de serre, sont passées de 2,5 MMDH en 2002 à 5,8 MMDH en 2017. La consommation est passée de 3,38 MT en 2002 à 5,31 MT en 2017. Par rapport au total de la consommation énergétique, le charbon vient ainsi en deuxième place après les produits pétroliers qui ont atteint 11,63 MT en 2017, soit une dépendance énergétique de 93,9%. La valeur des importations de charbon est passée de 4 609 MDH en 2017 à 6 471 MDH en 2018, soit une évolution de 40,4%.
Dans la même lignée et à fin septembre 2018, la valeur des importations énergétiques a affiché une hausse de 19,6%, soit près de 9 940 MDH par rapport à la même période de l’année 2017, et ce à cause de la hausse enregistrée dans la valeur des importations des produits pétroliers et des combustibles solides. Ainsi, sa part dans le total des importations nationales s’élève à 17,2% au cours des trois premiers trimestres de l’année 2018, contre 15,7% pour la même période de l’année précédente. Aussi, à fin septembre 2018, le volume des importations énergétiques s’est élevé à environ 17,01 MT, en surcroît de 4,5% par rapport à la même période de 2017. Cette augmentation est due, selon le ministère de l’Energie, à la hausse des importations de charbon, notamment avec le démarrage de la mise en exploitation de la centrale thermique de Safi.
C’est dire à quel point le Maroc reste un grand consommateur des principaux émetteurs de gaz à effet de serre, notamment le charbon et le gasoil, sachant que le Royaume veut s’afficher également comme l’un des acteurs les plus engagés dans l’application du traité de Paris.
Hassan Zaatit