Invité mardi matin de la Radio RMC, le ministre de l’éducation nationale français Jean-Michel Blanquer s’est vu appelé à réagir à un rapport de l’Institut Montaigne qui préconise de relancer l’enseignement de l’arabe à l’école.
L’auteur de ce rapport sur le fondamentalisme islamique, Hakim El karoui, affirmait lundi sur RTL qu’« en vingt ans, le nombre d’élèves qui apprennent l’arabe au collège et au lycée a été divisé par deux » alors qu’il « a été multiplié par dix dans les mosquées ». Relancer l’arabe à l’école serait donc d’après lui un moyen de lutter contre l’islamisme.
Jean-Michel Blanquer a répondu en révélant qu’« il faut donner du prestige à ces langues (…) C’est particulièrement vrai de l’arabe qui est une très grande langue littéraire et qui ne doit pas être apprise seulement par les personnes d’origine maghrébine ou de pays arabes ».
Des propos qui ont vite fait polémique, la réaction de la droite et de l’extrême droite ne s’étant pas faite attendre. Pour Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, « la langue est un véhicule de culture (…). Ici c’est la France, et moi ce que je veux c’est qu’on apprenne la culture française ». Nicolas Dupont-Aignan, président du Debout la France, s’est insurgé contre le ministre de l’éducation nationale, qu’il accuse de « démagogie » et déclare sur France inter que « sous prétexte de lutter contre le fondamentalisme, on nous prépare à une islamisation de la France ».
Jean-Michel Blanquer s’est dit « en colère » après ces déclarations qu’il qualifie de mensongères. « Je n’ai jamais dit que l’arabe devait être obligatoire à l’école […] Je n’ai absolument pas dit ce que Nicolas Dupont-Aignan ou certains autres veulent me faire dire. Lorsque ces personnes prétendent vouloir combattre le fondamentalisme islamique, je dis qu’au contraire, ils font leur jeu en créant des fantasmes faux », a-t-il souligné mardi soir sur LCI. Et d’ajouter que l’arabe est une langue « importante », autant que le russe ou que le chinois.
LNT