Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, à la Bourse du Travail de Marseille, le 7 septembre 2017 © AFP/Archives ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
En décalage avec une partie de sa base, le leader de l’un des trois principaux syndicats français a appelé à son tour lundi à combattre dans la rue les « mesures inacceptables » figurant dans la réforme du Code du travail défendue par le président Emmanuel Macron.
Tenant jusque-là d’une ligne modérée, le secrétaire général de Force Ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a confirmé dans un éditorial en ligne la tenue d’une « journée de mobilisation », non encore fixée, contre cette réforme qui vise à accroître la flexibilité du marché du travail.
Cette prise de position constitue un virage de la direction de FO, qui n’avait jusqu’à présent pas appelé à se joindre aux deux manifestations organisées par le syndicat concurrent de la CGT les 12 et 21 septembre.
A l’époque, Jean-Claude Mailly déplorait certes des « éléments de régression sociale importants ». Mais il ne jugeait pas nécessaire de battre le pavé, disant privilégier la concertation avec l’exécutif, qui a depuis entériné la réforme.
Cette décision de ne pas se joindre aux cortèges avait été contestée au sein de FO, dont de nombreux militants avaient pris l’initiative de participer quand même aux manifestations, contre l’avis de leur direction.
La tension a culminé vendredi dernier lors d’une réunion du « parlement » de FO, où la quasi unanimité des unions syndicales et fédérations ont appelé à durcir la ligne contre le gouvernement.
« Les militants de FO considèrent qu’il faut un peu monter le ton, c’est ce que je ferai dans les semaines à venir », en avait aussitôt conclu Jean-Claude Mailly, tout en balayant les rumeurs sur sa démission, à six mois de la fin de son mandat à la tête de FO.
La décision de « monter le ton » ouvre désormais la voie à une mobilisation concertée des syndicats après deux manifestations au succès très mitigé en l’absence de FO mais aussi de l’organisation CFDT.
« Nous prendrons contact avec les autres confédérations dans les jours à venir », a promis M. Mailly, pour combattre ensemble « nombre de mesures inacceptables (…) dont nous demandons le retrait ».
LNT avec AFP