Ces dernières années, la fourrière de Hay Hassani, l’une des plus importantes de la capitale économique, souffre de tous les maux : capacité d’accueil limitée, manque d’éclairage, insécurité, vols, délinquance, manque de personnel qualifié, etc.
Si à Casablanca, toutes les fourrières de la ville sont gérées de manière archaïque, celle de Hay Hassani a battu tous les records.
Faute d’espace, la fourrière entasse les véhicules sur une superficie qui n’est plus adaptée aux besoins quotidiens de la ville.
Tout ce que les responsables ont pu faire pour régler ce problème, c’est de trouver des solutions «bâclée», comme celle d’entasser les voitures les unes sur les autres.
En effet, il est devenu difficile aujourd’hui de récupérer sa voiture à la fourrière, surtout lorsque le véhicule est là depuis 2 ou 3 jours. « Il faut que le propriétaire du véhicule paie un dépanneur à l’intérieur même de la fourrière pour qu’il puisse lui frayer un chemin pour sortir sa voiture. Soit plus de dépense et une double galère! », explique Mustapha Mandour, un élu de l’arrondissement de Hay Hassani.
«Aucun véhicule n’est en sécurité aujourd’hui dans cette fourrière. Les gens se servent la nuit et volent en toute tranquillité, et les motocycles sont les premiers à y passer, compte tenu de leur légèreté», s’indigne M. Mandour. Il faut préciser qu’il n’y a personne pour surveiller ce qui se passe à l’intérieur, ni caméras, ni agents de sécurité…
Cette anarchie peut être justifiée, lorsque l’on sait que le site est géré officiellement par seulement deux fonctionnaires de la commune.
«Les personnes que vous pouvez croiser sur le site ne sont pas des fonctionnaires et n’ont aucun titre officiel», explique M. Mandour.
Comment un site aussi important, qui accueille des véhicules de 3 grands arrondissements de Casablanca, ne puisse pas bénéficier d’assez de personnel ?
Casa Aménagement avait déjà annoncé un nouveau projet pour un budget de 30 millions de dirhams. En effet, la fourrière devait être transférée vers un nouveau site situé à Ouled Azzouz pour un aménagement sur une superficie d’environ 10 Ha. Cependant, aucune information ne circule depuis, ni sur le début des travaux ni sur ce projet!
La fourrière a toujours connu des problèmes mais ceux-ci se sont multipliés ces 3 dernières années, nous explique Mustapha Mandour. «Il n’y a plus eu de vente aux enchères, pour les véhicules abandonnés depuis 2013, ce qui a créé cet entassement. Et qui entassement dit anarchie», ajoute-t-il.
En effet, les véhicules abandonnés par leur propriétaire depuis plusieurs années devaient faire l’objet d’une vente enchère. Une démarche qui n’a pas abouti pour des raisons inconnues. La fourrière de Hay Hassani devait être soulagé de plus de 500 véhicules.
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Asmaa Loudni