La 8e édition du Forum de l’Association des Centraliens et Supélec du Maroc, qui a eu lieu les 10 et 11 novembre à Casablanca, a rassemblé plus de 300 leaders du secteur privé et public autour du thème « Maroc 2035 : Quelles contributions du secteur privé ? ». Sous le Haut Patronage royal, le forum a réuni des acteurs politiques, économiques et sociaux pour discuter du rôle du secteur privé dans la transformation du Maroc.
L’événement s’est articulé autour de deux temps forts. Le dimanche 10 novembre, quatre ateliers parallèles ont permis à des experts et acteurs des deux secteurs de débattre de sujets clés : la participation du privé aux grands projets de l’État, les secteurs porteurs pour le privé, l’initiative privée en région et le rôle de l’État dans l’émancipation des énergies entrepreneuriales. Le lundi 11 novembre, une plénière a permis de présenter les recommandations issues des ateliers et d’organiser un panel de haut niveau.
Majda Moumni, directrice de l’événement, a souligné l’importance de cet espace destiné à définir le rôle du secteur privé dans la transformation du Maroc. « Ce forum est un lieu de réflexion et d’action pour construire un avenir audacieux, solidaire et innovant », a-t-elle déclaré, mettant en avant la diversité des ateliers organisés pour explorer les enjeux majeurs de cette question.
Dans son discours, Jalal Charaf, président de l’Association organisatrice, a mis l’accent sur la nécessité de proposer des solutions pragmatiques et adaptées aux réalités socio-économiques du Maroc. Il a rappelé l’implication de l’association dans la commission spéciale sur le modèle de développement, soulignant l’importance d’une entreprise citoyenne, innovante et créatrice de valeur pour la compétitivité et la résilience du Maroc en 2030. Selon lui, ce forum constitue un appel à l’action collective pour transformer les idées en initiatives concrètes.
Riad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a abordé les défis auxquels le Maroc fait face depuis la pandémie de Covid-19, en soulignant l’accélération des tendances mondiales majeures, notamment la crise climatique et la démondialisation. « Nous avons investi massivement dans les infrastructures et la formation pour intégrer pleinement le Maroc dans la mondialisation », a-t-il rappelé. Mais les bouleversements géopolitiques récents, comme la guerre en Ukraine, ont conduit le pays à reconsidérer ses priorités, avec un accent mis sur la souveraineté économique et la réduction de la dépendance.
Le ministre a détaillé cinq choix stratégiques pris par le gouvernement pour renforcer la compétitivité et l’intégration du Maroc dans l’économie mondiale : la stimulation de l’innovation, le soutien à l’investissement productif, la simplification administrative, la réforme de l’éducation et la généralisation de la protection sociale. Un des objectifs clés de ces réformes est de rendre l’économie plus résiliente face aux crises mondiales, tout en garantissant une meilleure qualité de vie pour tous les citoyens marocains.
L’un des exemples concrets cités par M. Mezzour est la création d’une plateforme numérique permettant de créer une entreprise en 24 heures, facilitant ainsi l’entrepreneuriat. Le ministre a également mis en lumière l’effort pour transformer le système éducatif dès les premières années, et a exprimé l’espoir que les générations futures bénéficieront d’un enseignement de qualité, préparant ainsi le Maroc à relever les défis de demain.
Le ministre a conclu son intervention en évoquant la nécessité d’une protection sociale généralisée, soulignant que cet impératif n’était pas seulement une question de dignité mais aussi un levier pour libérer l’esprit d’initiative et stimuler l’entrepreneuriat.
Le Forum de l’Association des Centraliens et Supélec du Maroc a réuni les acteurs publics et privés pour définir les bases d’un pays plus compétitif, inclusif et résilient face aux défis de la transformation. Les discussions ont permis de tracer les grandes orientations de l’avenir économique et social du Maroc, avec un accent particulier sur la collaboration entre les secteurs public et privé. L’événement a souligné l’importance du secteur privé dans la réalisation des objectifs de développement durable, ainsi que dans la stimulation de l’innovation et de l’entrepreneuriat
À l’issue du Forum, l’Association des Centraliens et Supélec du Maroc prévoit la publication d’un recueil de recommandations concrètes, visant à guider les politiques publiques et à renforcer l’efficacité des acteurs économiques dans la construction d’un Maroc plus compétitif et inclusif.
Asmaa Loudni