
En ce début de semaine, à Casablanca, le Top management du Groupe Bank Of Africa a donné le coup d’envoi d’une série de rencontres sur la décarbonation avec les industriels et leur écosystème sous le thème « Décarbonation, levier de compétitivité pour l’entreprise marocaine ». D’autres rencontres régionales sont prévues à Agadir, Tanger, Fès et plusieurs autres villes marocaines. Objectif principal : apporter des réponses concrètes aux besoins des entreprises en matière de décarbonation à travers l’apport d’experts nationaux et internationaux éclairant sur l’enjeu de la décarbonation et son impact sur la compétitivité des entreprises marocaines (industrielles et exportatrices, en priorité).
Dans son allocution, le PDG du Groupe BOA, M. Othman Benjelloun, a préféré commencer par rappeler le principal défi de ce siècle, à savoir « le défi de réussir la transition progressive et équitable vers une économie de bas-carbone voire décarbonée, ainsi qu’à son verdissement, en priorisant le secteur énergétique… De nouvelles opportunités d’emplois décents seront ainsi créées, conformément à la Vision Royale instillée dans le Nouveau Modèle de Développement ». Et de rappeler dans le même sens que l’engagement du Groupe BOA pour la finance durable ne date pas d’aujourd’hui : « Le Groupe, dès 2008, s’est engagé dans la finance durable en mettant en place un Système de Gestion Environnementale et Sociale (SEMS) et en assumant un leadership dans le domaine de la Responsabilité Sociale d’Entreprise… Le Groupe a notamment pris des engagements internationaux comme l’adhésion aux Principes de l’Équateur ou au Global Compact des Nations Unies et fut pionnier dans le lancement réussi des lignes d’efficacité énergétique, de valorisation des matières résiduelles ou de gestion de l’eau. Il a aussi obtenu, depuis quelques années déjà, les certifications environnementales, d’efficacité énergétique et calcule son empreinte carbone ». Pour sa part, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a souligné qu’aujourd’hui, une opportunité se présente pour le Maroc afin de se positionner encore mieux que ses concurrents dans le domaine de la décarbonation : « Nous avons une chance exceptionnelle. Non seulement nous sommes l’un des pays les plus compétitifs au monde pour produire les énergies renouvelables, mais on a une certaine proximité avec l’un des plus grands marchés du monde qui font qu’on peut produire moins cher qu’aujourd’hui avec de l’énergie décarbonée et la livrer à 14 kilomètres dans l’un des plus grands marchés dans le monde ». Dans ce sillage, il a fait savoir que le Maroc a déjà mis en place un ensemble de mécanismes, notamment de financement, de subvention et même de partenariat privé-privé pour le développement de l’énergie et des capacités renouvelables pour les entreprises. Et de soutenir que le Maroc s’oriente vers la décarbonation totale de son outil de production avec l’ambition d’être la base industrielle décarbonée la plus compétitive au monde. De son côté, le directeur général de l’Agence Marocaine pour l’Efficacité énergétique (AMEE), Said Mouline a tenu à préciser que les investissements doivent se faire aujourd’hui de la façon la plus propre possible.
Pour sa part, le président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), Hassan Sentissi, s’est arrêté sur l’urgence à travers la planète de diminuer les émissions de gaz à effet de serre pour protéger le climat : « Consciente des défis et engagements sur le plan national et international pour accompagner les entreprises marocaines face à de nombreuses exigences, l’ASMEX a multiplié ses actions pour la décarbonation et proposer des solutions vers un avenir propre qui offre d’excellentes possibilités de développement ». De son côté, la Cheffe de section compétitivité économique-Infrastructures et environnement de la délégation de l’UE au Maroc, Matilde Ceravolo, a affirmé que la transition offrira des perspectives en matière de croissance économique, de nouveaux modèles économiques, de nouveaux marchés ainsi que de nouvelles possibilités en terme d’emploi et de développement technologique.
Pour rappel, l’industrie marocaine représente 30% des émissions de CO2 « énergie » dont 50% d’émissions directes issues de la combustion d’énergies fossiles et 50% d’émissions indirectes liées principalement aux usages de l’électricité (Stratégie Bas Carbone -Maroc 2050).
Pour sa part, l’Administrateur Directeur Général du Groupe BOA, M. Brahim Benjelloun Touimi, tient à préciser qu’avec l’objectif d’atteindre un taux d’énergie renouvelable de 50% d’ici 2030, le concours de tous les acteurs économiques, publics et privés, devient primordial.
C’est dire, d’après lui, qu’aujourd’hui le financement bancaire a beaucoup changé. Fini l’argent sec, explique-t-il : « Aujourd’hui, un financement durable nécessite au préalable un fond, une subvention et du consulting pour un bon accompagnant les entreprises marocaines dans leur transition énergétique ».
En somme et à travers son engagement dans la création de conditions favorables à une croissance durable et sa contribution à l’accélération de la transition énergétique de ses partenaires, BOA confirme encore une fois sa position en tant qu’acteur majeur dans l’émergence d’une industrie propre, durable et à forte valeur ajoutée sur la communauté. Tel est ainsi le fondement du financement responsable, durable et eco-friendly.
Hassan Zaatit