Les valeurs éthiques, morales et spirituelles étaient au coeur d’une rencontre organisée par la Fondation Attijariwafa bank dans le cadre de son cycle de conférences « Échanger pour mieux comprendre ».
Trois intellectuels de renom que sont M. Faouzi Skali, anthropologue et écrivain, M. Mamoun Lahbabi, écrivain, et M. Mohamed Chouika, professeur de philosophie et écrivain ont ainsi débattu autour du thème « Quelles valeurs éthiques et morales pour un Maroc en mutation ? ».
Pour M. Skali, la question des valeurs se pose à l’échelle mondiale et pas seulement au Maroc.
Dans son intervention, l’anthropologue a analysé l’impact des mutations technologiques sur la société qui incite à repenser notre éthique : « Le monde change constamment. Dès lors, il faut sans cesse réajuster et corriger cette notion d’éthique. Aujourd’hui, l’une des problématiques éthiques qui se pose, est liée à l’évolution de la démocratie qui commence à perdre de son sens partout dans le monde ». L’écrivain s’est demandé ce que signifie la démocratie, quand ce sont des algorithmes qui gouvernent ?
S’agissant des valeurs qui contribueraient à améliorer le vivre- ensemble, M. Skali a insisté sur l’importance de la connaissance de soi, la quête de la sagesse et de la spiritualité pour faire face à cette nouvelle forme d’esclavagisme qui émerge des sociétés modernes.
De son côté, Mohammed Chouika a expliqué qu’en philosophie, la question de la valeur s’articule autour de deux axes, l’éthique et l’esthétique. Selon lui, il existe une réflexion selon laquelle les valeurs sont des caractéristiques enracinées dans la personne comme la modestie, la responsabilité, l’empathie et la solidarité.
Le philosophe a ajouté que la définition de la valeur diffère d’une société à une autre, d’où l’émergence des questions de la coexistence, de la convergence des idées, de la relation avec l’autre, etc.
Il a par ailleurs souligné la nécessité, pour les sociétés arabes, de repenser leurs valeurs face aux mutations liées à la mondialisation et à la technologie. « L’inculcation des valeurs commence au niveau de la famille ensuite des institutions publiques. L’école est en échec parce que la famille est en crise. Il nous faut donc donner naissance à une société basée sur de nouvelles valeurs et capable de s’adapter aux mutations mondiales », a-t-il déclaré.
Mamoun Lahbabi a, quant à lui, mis l’accent sur le vivre-ensemble, et sur l’urgence de s’accepter les uns les autres et dépasser nos différences.
Pour le romancier, il n’y pas d’autre possibilité pour vivre ensemble que de s’aimer. « L’absence d’altérité fait naître la haine, les guerres et les conflits. Alors, chacun de nous doit être l’apôtre de la différence », a-t-il conclu.
AL