Dans le cadre de son cycle de conférence «Echanger pour mieux comprendre», la Fondation Attijariwafa bank a organisé, jeudi 5 juillet, une rencontre sous le thème : «Création artistique : quelle place pour la jeunesse marocaine ?».
Quatre figures de l’art au Maroc ont pris part à cette rencontre pour partager leur expérience respective, leur combat pour réussir et réaliser leurs rêves et leurs conseils aux jeunes Marocains porteurs de projets artistiques.
Les artistes invités provenaient de milieux différents. Monia Rizkallah est violoniste 1er chef d’attaque à l’Opéra de Berlin, M. Mohammed El Bellaoui, alias Rebel Spirit, est artiste plasticien, Don Bigg est musicien et rappeur et enfin, M. Ayoub El Aiassi est réalisateur et metteur en scène.
Encouragée par son père, «un analphabète qui adorait la musique classique», Monia a fait ses premiers pas dans la musique dès l’âge de 7 ans. Sa success-story à l’Opéra de Berlin, elle la partage aujourd’hui avec les jeunes Marocains à travers son programme de musique classique «El Akademia masterclass». Ce projet est parrainé par l’ambassade d’Allemagne et soutenu par l’Institut Goethe, et il est né d’une forte volonté de l’artiste de transmettre aux jeunes talents marocains ce qu’elle a appris de ses maîtres. Cette année, le programme est à sa 2ème édition, et se déroule du 5 au 13 juillet 2018 à Rabat.
Lauréat de l’Ecole des Beaux-Arts de Casablanca, Rebel Spirit fait partie de cette génération de jeunes créateurs passionnés par l’art urbain. Son talent, il l’a manifesté plusieurs fois sur les murs de Casablanca, une ville qu’il porte particulièrement dans son coeur et qui a inspiré son projet de fin d’étude, une BD intitulée «Le guide Casablancais».
Mais sa principale source d’inspiration reste son quartier, «Salmia», où il a vécu et où il a découvert son penchant pour l’art urbain et la culture underground. «Là où j’habite, il n’y a pas d’espace. C’est un quartier-dortoir, mais je ne le quitterai jamais. C’est ma source d’inspiration», a-t-il affirmé.
Dans le cadre du projet “Imagine 2026”, l’artiste Mohammed Elbellaoui a réalisé une vidéo intitulée «Maroc, Pays de football» où l’on peut voir les légendes Ahmed Faras, Noureddine Naybet, Abdelmajid Dolmy, Mohamed Timoumi, etc.
Ayoub El Aiassi a, quant à lui, partagé les étapes «accidentelles» (d’après lui) de son parcours, qui l’ont conduit vers ses passions actuelles, tout en insistant sur l’importance de la culture dans la formation des jeunes, pour en faire des modèles de réussite, porteurs d’espoir. Son dernier film, Malentendu, sera dans les salles à partir du mois d’octobre.
En clôture, Don Bigg a évoqué les obstacles auxquels il s’est heurté dans sa jeunesse en se consacrant à sa passion, la musique. «Mon premier public était un troupeau de chèvre, c’était lors d’une répétition dans un terrain vague à Hay El Inara. 10 ans plus tard j’ai chanté devant plus de 300 000 personnes… C’est dire qu’on peut y arriver au Maroc», a affirmé le rappeur, amusé.
Il a néanmoins invité les opérateurs privés et organismes financiers à investir davantage dans l’industrie de la musique qui, selon lui, est celle qui génère le plus d’argent partout dans le monde. « Il n’y a pas d’industrie musicale au Maroc. Mais la volonté artistique existe. Pour suivre la tendance mondiale, celle de la démocratisation de l’art, les acteurs privés peuvent faire la différence en s’y intéressant », a-t-il déclaré.
A. Loudni