Pouvait-on espérer plus puissant hommage post-mortem à feu Ali Yata, décédé en 1997, que celui rendu par Sa Majesté le Roi le 24 mars dernier à Rabat ?
Cet éloge prononcé sous forme de message royal lu par le conseiller de Sa Majesté, M. Abdelatif Menouni, devant l’assemblée constitutive de la Fondation Ali YATA, a incontestablement été le temps fort de cette manifestation, dont le caractère scientifique a été quelque peu altéré par la tournure politicienne que lui a imprimée la direction du PPS, aux objectifs d’instrumentalisation clairement affichés…
Mais si certains ont cherché à s’arroger à leur seul bénéfice le nom et l’œuvre d’Ali Yata, dans l’espoir de conserver un strapontin gouvernemental, le Message royal a permis de rappeler, de la façon la plus officielle et solennelle qui soit, la portée et la qualité de l’action politique de celui qui a porté durant plus de cinquante ans, les idéaux du patriotisme, du progressisme et du socialisme au sein du Mouvement national marocain.
Et, ironie du sort, les successives appréciations royales portées par ce Message ont permis, a contrario, de mesurer l’énorme gouffre qui, en vingt années, s’est creusé entre les fondements de l’action et de la pensée militante d’Ali Yata et ceux de ses successeurs actuels.
Quand le Souverain rappelle, à juste titre, l’apport du fondateur du PPS dans la construction « d’une gauche marocaine caractérisée par la maturité politique et le sens élevé des responsabilités… », cette reconnaissance prend toute sa valeur alors que sont assis au premier rang des représentants de la mouvance politique islamiste, MM. El Othmani, Benkirane et Ramid, que le défunt Ali Yata n’a jamais considérés comme des alliés politiques…
L’Histoire a déjà retenu le nom d’Ali Yata parmi ceux qui ont lutté pour la construction d’un Maroc moderne, indépendant, uni et réunifié, pour le bonheur et la prospérité du peuple marocain, « en conformité avec les constantes et le symboles sacrés de la Nation » et comme l’exprime si bien le message royal, « l’un des dirigeants politiques marocains précurseurs, connus et reconnus pour leur crédibilité et leur apport patriotique, constructif et généreux, dans les domaines politique et partisan ».
Cette reconnaissance, qui émane de la plus haute autorité de l’Etat, est désormais la ligne directrice qui devra conduire la Fondation Ali Yata dans sa démarche scientifique, celle de la recherche et de la réflexion pour l’enrichissement de la pensée et de l’action politiques au Maroc, loin des calculs politiciens et des démarches opportunistes.
Vaste programme sans doute, mais à la hauteur tout à la fois du legs de feu Ali YATA et du contenu du Message royal.
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Fahd YATA