Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui un accord de deux ans pour le Maroc au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) d’un montant de 2,97 milliards de dollars, soit 240% du quota du Maroc. Le montant, tel que prévu par l’accord, disponible au cours de la première année équivaudra à environ 1,73 milliard USD, soit 140% du quota.
Malgré une forte hausse des prix mondiaux du pétrole, les autorités ont réduit leurs vulnérabilités budgétaires et externes et mis en œuvre des réformes importantes avec l’appui de trois accords consécutifs de la LPL d’une durée de 24 mois, explique-t-on auprès du fonds. Le nouvel accord fournira une assurance contre les chocs externes et soutiendra les efforts des autorités pour renforcer davantage la résilience de l’économie et promouvoir une croissance plus forte et plus inclusive, poursuit le FMI.
Le Maroc a l’intention de traiter le nouvel arrangement comme une mesure de précaution, comme il l’a fait dans le cadre des trois accords précédents, en 2012 (6,2 milliards USD), 2014 (5 milliards USD), et 2016 (3,5 milliards USD).
À la suite du Conseil d’administration sur le Maroc, M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint du FMI et Président par intérim du Conseil, a fait la déclaration suivante: «Le Maroc a considérablement progressé dans la réduction des vulnérabilités nationales au cours des dernières années. La croissance est restée robuste en 2018 et devrait s’accélérer progressivement à moyen terme, sous réserve de l’amélioration des conditions extérieures et de la mise en œuvre résolue des réformes. Les déséquilibres extérieurs ont sensiblement diminué, l’assainissement budgétaire a progressé et les cadres politique et institutionnel ont été renforcés, notamment grâce à la mise en œuvre de la récente loi organique, à un renforcement du contrôle du secteur financier, à un régime de change plus flexible et à un environnement des affaires amélioré. Néanmoins, les perspectives demeurent sujettes à des risques extérieurs négatifs, notamment des risques géopolitiques accrus, une croissance lente des principaux partenaires commerciaux du Maroc et la volatilité des marchés financiers mondiaux. Dans ce contexte, le futur accord de garantie de liquidité et de liquidité conclu avec le Fonds offrira une précieuse assurance contre les risques externes et soutiendra les politiques des autorités visant à réduire davantage les vulnérabilités budgétaires et externes et à promouvoir une croissance plus forte et plus inclusive. «S’appuyant sur les progrès réalisés dans le cadre des arrangements antérieurs de la LPL, un nouvel assainissement budgétaire contribuera à réduire le ratio dette publique / PIB à moyen terme tout en sécurisant les investissements prioritaires et les dépenses sociales. Ces efforts devraient être fondés sur des réformes de la fiscalité et de la fonction publique, une saine décentralisation fiscale, un contrôle renforcé des entreprises publiques et un meilleur ciblage des dépenses sociales. Une plus grande flexibilité des taux de change renforcera encore la capacité de l’économie à absorber les chocs et à préserver sa compétitivité. L’adoption de la loi sur la banque centrale et la poursuite de la mise en œuvre des recommandations du programme d’évaluation du secteur financier de 2015 contribueront à renforcer davantage le cadre de politique du secteur financier. Enfin, des réformes de l’éducation, de la gouvernance, du marché du travail et une amélioration continue de l’environnement des entreprises seront essentielles pour accroître le potentiel de croissance et réduire le taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes, et pour accroître la participation des femmes au marché du travail. »
LNT