Fitch Ratings a confirmé la note de crédit du Maroc à « BB+ » avec une perspective stable dans son rapport publié le 8 octobre 2024. Cette décision repose sur les fondamentaux macroéconomiques solides du pays, un soutien constant de ses créanciers officiels, ainsi que des réserves de liquidités jugées confortables. Cependant, Fitch met en garde contre certains défis, tels que des indicateurs de développement en dessous de ceux de ses pairs, un endettement public élevé et une vulnérabilité accrue aux conditions climatiques défavorables.
En 2023, l’économie marocaine a affiché une croissance de 3,4 %, mais Fitch prévoit un léger ralentissement à 3,0 % en 2024. Cette baisse serait principalement due à une réduction de la production agricole, liée à un déficit de précipitations. Toutefois, Fitch s’attend à une reprise graduelle de la croissance économique avec une moyenne de 3,5 % sur la période 2025-2026. Cette reprise serait soutenue par une stabilisation de l’agriculture et des performances solides dans les secteurs non agricoles, tels que le tourisme et l’industrie automobile.
Fitch projette un déficit budgétaire de 4,1 % du PIB en 2024, en légère amélioration par rapport aux 4,3 % enregistrés en 2023. À moyen terme, l’agence prévoit une réduction progressive du déficit, qui devrait atteindre une moyenne de 3,6 % sur 2025-2026. Cette réduction serait portée par des efforts de consolidation budgétaire et une baisse progressive des subventions. Toutefois, les dépenses sociales, notamment en matière de protection sociale, devraient continuer à exercer une pression sur les finances publiques.
Quant à la dette publique, Fitch estime qu’elle atteindra 70 % du PIB en 2024, un niveau qui devrait se maintenir stable dans les années à venir. Bien que ce ratio soit plus élevé que la moyenne des autres pays notés « BB », Fitch considère que le risque de refinancement reste limité. Cela s’explique par une structure de la dette majoritairement à taux fixe et libellée en dirhams, réduisant ainsi l’exposition du Maroc aux fluctuations des devises étrangères.
Les investissements directs étrangers (IDE), qui avaient enregistré une baisse en 2023 en raison d’une conjoncture mondiale défavorable, devraient se redresser en 2024. Ce rebond serait stimulé par une hausse des investissements dans l’industrie automobile, secteur clé pour l’économie marocaine.
Les réserves de change du Maroc, évaluées à 37,3 milliards de dollars en août 2024, restent un pilier important pour la stabilité économique. Ces réserves bénéficient en outre d’une ligne de crédit flexible de 5 milliards de dollars accordée par le Fonds Monétaire International (FMI), offrant ainsi un filet de sécurité supplémentaire face à d’éventuels chocs économiques.
Fitch note que, malgré une relative stabilité politique, le Maroc fait face à des défis en matière de gouvernance et de tensions sociales, notamment en raison du taux de chômage élevé chez les jeunes urbains. Ce contexte pourrait constituer un risque à moyen terme, notamment si ces tensions ne sont pas atténuées par des politiques publiques efficaces.
LNT