Du 1er au 3 mars, le Centre régional du tourisme (CRT) de la région Fès-Meknès, a organisé les Media Influence Days, une opération « séduction » à l’adresse des journalistes et « influenceurs » sociaux.
Cet événement avait pour objectif de promouvoir et faire rayonner la ville de Fès. Cette ville impériale a connu un large programme de restauration et de revalorisation de son patrimoine historique. Réalisé entre 2013-2017, ce programme a concerné 27 monuments et sites historiques de la Médina de Fès. En visitant tout ce qui a été restauré, on s’aperçoit du travail gigantesque réalisé pour redonner une seconde vie aux merdersats, aux fondouks, aux ponts, aux murailles, etc.
Ce nouveau visage de la Médina de Fès, mais aussi celui de la médina de Meknès, également concernée par ce programme de réhabilitation, est aujourd’hui plus que jamais un argument touristique fort pour vendre la destination et peut-être même l’inclure dans un circuit avec des villes andalouses. Or, la restauration seule du patrimoine n’est pas suffisante pour mettre une ville, du point de vue touristique, sur le même piédestal que ses concurrentes au niveau national et encore moins à l’international.
La restauration des sites historiques devrait être accompagnée par un programme de rénovation des hôtels qui ne méritent pas tous le nombre d’étoiles qu’ils affichent. Des hôtels très mal notés sur booking, un site de réservation d’hébergement en ligne, sur lequel 760 millions de nuitées ont été réservés en 2018. Des hôtels avec des commentaires négatifs sur TripAdvisor, un autre site qui offre des avis et des conseils touristiques, qui enregistre près de 400 millions de visites par mois et qui distribue des « attestations d’excellence » que beaucoup d’établissements touristiques espèrent recevoir.
Mais tout ceci ne semble pas déranger le CRT, puisqu’il a logé la presse nationale dans l’un de ces hôtels, où la fête dure jusqu’au petit matin, empêchant les gens de dormir. Alors que d’autres invités, considérés peut-être par les organisateurs, comme plus méritants, ont eu droit à un hôtel de meilleure qualité.
Ce voyage de presse dont l’objectif était de « séduire » les médias (pour reprendre les propos d’un responsable), fut une succession de déceptions pour la majorité des journalistes qui y ont pris part.
A commencer par une agence RP absente, qui ne fournissait aucune information. Une agence qui, dans un amateurisme total, demandait aux journalistes de s’appeler entre eux pour savoir si tout le monde avait bien rejoint le bus, alors que le RP devrait avoir une liste avec les noms et le téléphone de tous les conviés. Une agence qui a osé laisser (ou oublier), au moins 5 journalistes à l’hôtel, pour une visite à Moulay Acoub, sans se soucier de savoir comment ces derniers allaient les rejoindre ou tout simplement comment ils allaient renter chez eux, puisque c’était le dernier jour du voyage…
La liste des bourdes qui ont marqué l’organisation de ce voyage est tellement longue que ni la prestation musicale du jeune talent « Nacim Haddad » ni le pot de khlii offert aux participants n’ont réussi à masquer!
Asmaa Loudni