Le ministre espagnol de l'Economie Luis de Guindos (d) au côté du ministre grec des Finances Euclid Tsakalotos à Bruxelles, le 20 mars 2017 © AFP/Archives EMMANUEL DUNAND
Le ministre espagnol de l’Economie Luis de Guindos a plaidé jeudi pour une profonde réforme de la zone euro, passant par la création d’un « Fonds monétaire européen » qui permettrait de gérer une partie du budget des Etats membres.
« Nous pourrions transformer le Mécanisme européen de stabilité (ESM) en un Trésor européen ou un Fonds monétaire européen avec des pouvoirs bien plus importants qu’aujourd’hui – avec un budget propre ou un contrôle sur un certain pourcentage des budgets nationaux », a expliqué M. De Guindos dans un entretien au Financial Times.
« Cette autorité devrait être capable de décider centralement sur un certain pourcentage des budgets nationaux, ou sur un fonds d’investissement européen qui pourrait ralentir ou accélérer les dépenses » afin d’atteindre une « position budgétaire consolidée ».
La mutualisation des dettes ne serait que « la dernière étape » de cette réforme, souligne le ministre, estimant que l’on s’est « trop focalisés sur les Eurobonds (euro-obligations) ».
« Le plus important est l’intégration des politiques économiques, pas seulement pour la politique budgétaire mais aussi dans des secteurs comme les réformes structurelles », estime M. De Guindos, pour qui le futur système européen devrait pouvoir intervenir directement dans les politiques économiques des Etats.
Par exemple, « il faut que quelqu’un puisse dire à l’Espagne +vous devez faire des réformes dans les services professionnels et vous devez le faire à ce moment précis+ ».
Pour réaliser ces réformes, « nous avons une fenêtre d’opportunité de pas plus de six mois après les élections allemandes » en septembre, affirme-t-il.
Fin avril, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, avait déjà plaidé pour la création d’un fonds monétaire européen qui remplacerait le FMI pour tous les futurs plans de sauvetage des pays de la zone euro en difficulté.
Le nouveau président français Emmanuel Macron souhaite pour sa part un ministre unique des Finances et un budget commun de la zone euro, mais sans mutualisation des dettes anciennes des pays de la zone euro, ni « Eurobonds ».
LNT avec AFP