Une récente étude réalisée par l’Observatoire National du Développement Humain (ONDH) et dont le contenu a été présenté, mardi à Rabat, préconise l’amélioration de l’activité des femmes et de la création d’emploi pour les jeunes, y voyant la clé d’une transition démographique réussie en 2050.
Cette étude sur le « dividende démographique au Maroc » révèle une faiblesse dans la proportion des femmes économiquement actives, qui n’a pas dépassé 22% en 2017, en soulignant la nécessité de créer des emplois productifs pour les jeunes et d’investir dans une éducation de qualité, en œuvrant pour une meilleure adéquation formation-emploi et en mettant en place des politiques en mesure d’améliorer l’employabilité et entrepreneuriat des jeunes.
L’étude, présentée par le secrétaire général de l’ONDH, El Hassan El Mansouri, a démontré que la révision des politiques et les réformes à mettre en oeuvre pour tirer profit du dividende démographique, reflète l’importance pour le Maroc de disposer d’une vision intégrée du développement humain, laquelle devrait être déclinée en objectifs prioritaires clairs et partagés, en mesures et programmes d’action pour l’amélioration de la santé, l’éducation, la promotion de l’autonomisation des femmes et l’inclusion des jeunes. Intervenant lors de cet atelier, M. El Mansouri a assuré que cette étude s’inscrit dans le cadre de l’appel du Roi Mohammed VI pour la revue du modèle de développement du Maroc en impliquant des variables démographiques multidimensionnelles.
« Cette étude permet une analyse des résultats et des implications des dividendes démographique au Maroc, du fait de la baisse de la fécondité qu’a connu le Royaume, ce qui a mené à un changement dans la structure de la population, augmentant ainsi la population en âge d’activité ( plus de 15 ans) », a-t-il expliqué.
Pour M. El Mansouri, cette dividende a des impacts bénéfiques sur la croissance économique, d’où la nécessité d’une large coordination entre les différents politiques et interventions particulièrement, les politiques publiques en faveur des jeunes.
« Il est nécessaire d’améliorer l’activité des femmes, de créer de l’emploi productif pour les jeunes, d’investir dans l’éducation de qualité et mettre en place des politiques en mesures d’améliorer l’employabilité et entrepreneuriat des jeunes » a t-il poursuivi.
De son côté, le directeur du bureau régional des pays Arabes du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), Luay Shabaneh, a estimé que la transition démographique que connait le Maroc se caractérise par un plus grand pourcentage de la population active par rapport celle dépendante.
« Le vieillissement de la population au Maroc connaîtra une augmentation constante et rapide durant les prochaines années, puisque la population de plus de 60 ans atteindra 15,4% en 2030 contre 10% au dernier recensement » a averti le responsable onusien.
Pour sa part, le représentant résident du FNUAP au Maroc, Luis Mora, a fait savoir que l’objectif de cette étude réalisée en partenariat avec l’ONDH, est de connaitre la situation démographique au Maroc, vu qu’il détient actuellement la génération de jeunes la plus large de son histoire.
« Beaucoup de défis existent pour faire face à cette situation notamment dans les domaines de l’emploi, de la santé et de l’éducation » a t-il ajouté.
Les tendances démographiques actuelles du Maroc se caractérisent par une augmentation de l’espérance de vie à la naissance, d’une diminution accélérée de la fécondité et d’une diminution du taux d’accroissement naturel.
L’étude du dividende démographique, se veut une occasion pour évaluer les opportunités de l’aubaine démographique sur la création de la richesse et le bien-être de la population, mais aussi de mettre en exergue les défis liés notamment à l’emploi, au vieillissement de la population et aux mutations de valeurs de la société, etc.
LNT avec MAP