Le Premier ministre japonais Shinzo Abe arrive aux Etats-Unis avec son épouse Akie Matsuzaki, le 10 février 2017 base militaire de Andrews © AFP Brendan SMIALOWSKI
Le président des Etats-Unis Donald Trump reçoit vendredi à Washington le Premier ministre japonais Shinzo Abe avant de s’envoler avec lui pour un week-end de golf en Floride avec la volonté affichée de tisser des liens personnels.
Deuxième dirigeant étranger à se rendre à la Maison Blanche depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, M. Abe est en quête d’assurances sur le devenir de l’alliance américano-japonaise face notamment à la montée en puissance de l’imposant voisin chinois.
L’appel téléphonique « extrêmement cordial » annoncé tard dans la nuit jeudi entre Donald Trump et le président chinois Xi Jinping, devrait donner un relief supplémentaire à la rencontre.
Shinzo Abe, qui avait qualifié de « chaleureuses » ses premières discussions avec Donald Trump, lors d’un tête-à-tête à New York quelques semaines après son élection, sait aussi que c’est en parlant investissements et emplois sur le sol américain qu’il aura une oreille attentive du nouveau locataire de la Maison Blanche.
Après une rencontre dans le Bureau ovale, les deux hommes participeront à une conférence de presse commune.
L’Australie, le Mexique, l’Allemagne: nombre de dirigeants de pays alliés des Etats-Unis se sont fait tancer – ou ont été publiquement critiqués – par le très impulsif nouveau président américain.
Le Premier ministre japonais, qui fut le premier dirigeant étranger à le rencontrer après son élection grâce des contacts noués avec son équipe bien en amont, a, lui, jusqu’ici eu droit à un traitement plus cordial. Et espère bien poursuivre dans la même veine.
« Je veux que ce sommet montre que l’alliance entre le Japon et les Etats-Unis va se renforcer avec le président Trump », a-t-il lancé avant de s’envoler pour Washington où il est arrivé jeudi soir.
– « 100% à vos côtés » –
La visite il y a une semaine à Tokyo du nouveau secrétaire américain à la Défense James Mattis a, à cet égard, largement rassuré les dirigeants nippons.
« Nous sommes fermement, à 100%, à vos côtés et aux côtés du peuple japonais », avait-il assuré, réaffirmant que le microscopique archipel des Senkaku, appelé Diaoyu en chinois et situé en mer de Chine orientale, était couvert par l’alliance militaire entre les Etats-Unis et le Japon.
Quelque 47.000 soldats américains sont stationnés sur l’archipel actuellement.
Le Premier ministre japonais peut aussi être légitimement encouragé par le changement de ton de Donald Trump: ses propos de campagne, dans lesquels il avait évoqué une possible remise en cause de l’engagement militaire des Etats-Unis dans la région, sont lointains.
Washington souffre d’un important déficit commercial avec Tokyo, le deuxième derrière la Chine. Un déséquilibre jugé néfaste par le nouveau président américain.
Shinzo Abe entend lui prouver qu’il a tort en présentant un plan de coopération économique porteur, selon des informations de presse, de la création potentielle de 700.000 emplois aux Etats-Unis et de marchés évalués à 450 milliards de dollars sur la prochaine décennie.
Ce programme, dont les contours restent flous, pourrait inclure le financement de lignes ferroviaires à grande vitesse au Texas (sud) et en Californie (ouest), le développement conjoint de robots médicaux et d’assistance aux soins ou encore un volet nucléaire concernant la recherche sur le démantèlement des réacteurs.
Peu après la fin de leur conférence de presse très attendue, les deux dirigeants rejoindront la luxueuse résidence du milliardaire à Palm Beach, en Floride (sud-est).
Interrogé sur le financement de ce déplacement, l’exécutif américain a indiqué qu’il s’agissait d’un « cadeau personnel » de M. Trump à M. Abe.
Une partie de golf, prévue samedi, devrait permettre aux deux dirigeants de passer plusieurs heures en tête-à-tête, en présence d’un interprète.
« Ce qui est bien avec le golf, c’est que vous finissez par mieux connaître quelqu’un sur le terrain qu’au cours d’un déjeuner », expliquait il y a quelques jours le président américain. « On va bien s’amuser ».
LNT avec Afp