Etats-Unis: la démission d’une Trumpiste historique expose les fractures des Républicains
La démission surprise de Marjorie Taylor Greene, députée républicaine ultra-conservatrice et figure historique de l’aile trumpiste, met en lumière les tensions internes du Parti républicain, à un an des élections de mi-mandat.
Vendredi, Greene a annoncé son départ du Congrès, accompagnant l’annonce d’attaques virulentes contre Donald Trump et les dirigeants républicains, qu’elle accuse de trahir la base électorale du parti. En réponse, le milliardaire et ex-président a publiquement renié la députée de Géorgie, isolée au sein d’un parti qu’il contrôle fermement.
Ce départ alimente les spéculations sur de possibles démissions supplémentaires au sein de la majorité républicaine, déjà très mince à la Chambre des représentants. « La lune de miel est finie », note Andrew Koneschusky, ancien conseiller parlementaire démocrate, soulignant un mécontentement multiple parmi les élus : crise du coût de la vie, concentration du pouvoir exécutif, affaiblissement du Congrès ou encore affaires judiciaires sensibles.
Dans son communiqué de quatre pages, Greene dénonce un « complexe politico-industriel » servant les élites plutôt que les électeurs et critique le chef républicain de la Chambre, Mike Johnson, pour ses priorités législatives jugées superficielles. Sa colère fait écho à celle d’autres élus, comme Victoria Spartz (Indiana), qui comprenne sa décision de quitter une institution « qui a trahi le peuple américain ».
À un an des élections, 41 députés ont déjà annoncé qu’ils ne se représenteraient pas, un chiffre exceptionnel. Selon Punchbowl News, ce nombre pourrait encore augmenter, menaçant la majorité républicaine. Greene évoque également le climat de violence politique, renforcé par l’assassinat du militant ultra-conservateur Charlie Kirk en septembre.
L’étude du Bipartisan Policy Center montre que le rôle du Congrès comme garde-fou de l’exécutif s’est érodé, notamment depuis le retour au pouvoir de Trump, qui privilégie les décrets aux projets de loi. « Les républicains n’ont aujourd’hui que deux options : accepter ou se retirer », note Koneschusky.
Les divergences concernent aussi la politique étrangère, avec des critiques sur le plan de règlement de la guerre en Ukraine, perçu par certains élus comme trop conciliant envers Moscou. Le sénateur Mitch McConnell a estimé que Trump avait été manipulé par Poutine et appelé à changer de conseillers pour garantir une paix véritable.
LNT avec AFP
