Esport : T1 étend sa suprématie sur League of Legends avec un sixième titre mondial
La légende continue pour T1. L’équipe sud-coréenne a remporté dimanche à Chengdu les Championnats du monde de League of Legends, consolidant son statut d’équipe la plus titrée de l’histoire du jeu avec un sixième sacre. Devant un public survolté réuni au Dong’an Lake Sports Park, T1 s’est imposée 3 manches à 2 face à KT Rolster, au terme d’une finale électrique qui a passionné des millions de fans à travers le monde.
Déjà victorieuse en 2013, 2015, 2016, 2023 et 2024, la formation dirigée par la star Lee “Faker” Sang-hyeok inscrit une nouvelle page dans l’histoire de l’esport. À 29 ans, celui que la presse sud-coréenne surnomme “le trésor national” continue d’incarner la constance et la maîtrise. “Les records et les statistiques n’étaient pas un enjeu pour moi. Je suis simplement heureux d’avoir eu le dernier mot aujourd’hui. KT a livré une très belle performance, et ensemble, nous avons offert un grand match”, a-t-il confié sur scène, sous les acclamations du public.
Le véritable héros du jour a toutefois été son coéquipier Lee Min-hyeong “Gumayusi”, désigné meilleur joueur de la finale. “Je ne m’y attendais pas. Chaque année est difficile, mais cette fois j’ai le sentiment d’avoir prouvé ma valeur. Je peux dire sans hésiter que je suis le meilleur AD Carry au monde”, a-t-il déclaré, ému, en recevant son trophée.
Cette finale, surnommée la “Telecom War”, opposait deux équipes soutenues par les géants sud-coréens des télécommunications : SK Telecom pour T1 et KT Corp pour KT Rolster. Ce duel fraternel a captivé le public coréen et international, ravivant une rivalité historique du jeu professionnel. Si KT Rolster, finaliste surprise après avoir éliminé le favori Gen.G en demi-finale, a résisté lors des premières manches, T1 a pris l’ascendant dans les deux dernières, imposant sa rigueur stratégique et sa puissance collective.
Le tournoi, organisé par Riot Games, s’est déroulé sur trois semaines et a rassemblé les seize meilleures équipes du monde. League of Legends, jeu multijoueur stratégique à cinq contre cinq, reste la référence de la scène esport mondiale. Cette année encore, la domination des structures sud-coréennes s’est confirmée, illustrant la profondeur de la scène compétitive du pays où l’esport est un véritable phénomène culturel.
La finale a été précédée d’une cérémonie d’ouverture grandiose, portée par la chanteuse chinoise G.E.M., suivie par 2,7 millions de spectateurs en ligne selon le service d’analyse Esports Charts. Le pic d’audience du tournoi a dépassé les 5,5 millions de spectateurs, confirmant l’attrait mondial de la compétition.
Dans les rues de Chengdu, des milliers de supporters se sont rassemblés pour suivre la rencontre sur écrans géants, brandissant les couleurs rouges et noires de T1. À Séoul, des fans ont envahi la place Gwanghwamun malgré la pluie pour célébrer la victoire. “Cela fait dix ans que je regarde Faker jouer, et il reste une inspiration. Il ne vieillit pas, il s’améliore”, confiait un spectateur, Tae-hoon Kim, 24 ans, étudiant en informatique.
En quinze éditions des Worlds, c’est la première fois qu’une équipe remporte trois titres consécutifs. Avec six trophées en huit finales, T1 s’impose comme la référence absolue du jeu compétitif. Son hégémonie semble appelée à durer : Lee “Faker” Sang-hyeok a récemment prolongé son contrat jusqu’en 2029, et la structure a annoncé la construction d’un nouveau centre d’entraînement à Séoul, intégrant recherche en analyse de données, neurosciences et intelligence artificielle appliquée à la performance esportive.
LNT avec AFP
