Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, le 13 juin 2017 à Madrid © AFP CURTO DE LA TORRE
Le gouvernement conservateur espagnol de Mariano Rajoy affrontait mardi sa première motion de censure, impulsée par le parti de gauche radicale Podemos pour dénoncer la corruption galopante en Espagne, en principe sans chances de succès.
« Vous avez davantage de membres mis en examen que d’élus au Congrès et au Sénat », a tonné Irene Montero, porte-parole de Podemos au Congrès des députés, avant de dresser une longue liste alphabétique des affaires touchant la formation du chef du gouvernement.
« Nous exigeons que vous rendiez ce que vous avez volé, jusqu’au dernier centime », a-t-elle poursuivi plus tard, en proposant au Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy de reverser à l’Etat les subventions liées aux campagnes électorales pour rembourser les malversations attribuées à certains élus.
Irene Montero a longuement dénoncé encore l' »élitisme médiocre », le « machisme » et l’attitude de « jeunes minets » des conservateurs.
Cette psychologue de 29 ans très proche de Pablo Iglesias devait ensuite lui céder la parole, pour présenter son programme de gouvernement.
Si elle était adoptée par la majorité absolue des députés, soit 176 sur 350, la motion impliquerait l’investiture du chef du parti l’ayant promue, en l’occurrence Pablo Iglesias.
Il s’agit seulement de la troisième motion de censure présentée en Espagne depuis que le pays a retrouvé la démocratie, en 1977.
Mais elle n’a pas de chances d’aboutir, car seuls les députés de la coalition de gauche Unidos Podemos et de petits partis indépendantistes catalan et basque se sont engagés à voter pour.
Le Parti socialiste s’abstiendra et le parti de centre-droit Ciudadanos votera contre, tout comme le PP de M. Rajoy.
Elle n’en sera pas moins l’occasion d’un vaste débat sur l’état de l’Espagne, où la corruption figure, avec le chômage, en tête des préoccupations des Espagnols selon l’institut gouvernemental CIS.
LNT avec AFP