SEFROU
Au Maroc, l’économie sociale et solidaire regroupe l’ensemble des activités économiques ayant pour but de répondre aux besoins sociaux de la collectivité. Ces activités s’exercent notamment à travers l’organisation des coopératives. Aujourd’hui, l’entrepreneuriat féminin en coopératives constitue un tournant important dans la société marocaine permettant ainsi aux femmes d’avoir leur propre autonomie financière et plus de pouvoir dans la prise de décision. Par ailleurs, le secteur coopératif marocain enregistre chaque mois la création de nouvelles entités dans différents secteurs d’activité. C’est dans ce cadre que l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) soutient le modèle coopératif, surtout celui des femmes en milieu rural. Pour avoir plus d’informations à ce sujet Mme Souad Aaamoumour, présidente de la coopérative agricole «IFRAH» a accepté de nous accorder un entreten au sujet de son projet développé dans le cadre de l’INDH dont voici le déroulé :
La Nouvelle Tribune : Pouvez-vous nous présenter votre coopérative, ainsi que ses principales activités ?
Mme Souad Aaamoumour : La coopérative féminine «IFRAH» a vu le jour dans l’objectif de créer de l’emploi aux femmes de la région et de les aider à réaliser leur propre autonomie financière. Ainsi, 297 800 dirhams a été le coût global de ce projet. Une enveloppe budgétaire qui nous a permis d’acquérir une voiture équipée et dédiée à la conservation du lait, d’assurer les frais d’enregistrement et de couvrir les différentes charges de gestion. Aujourd’hui, notre coopérative est constituée de 30 femmes, et nous avons réussi à développer toute une batterie d’activités, parmi lesquelles la commercialisation du lait et la production du «RICOTA», un fromage produit par les femmes de la coopérative. Par ailleurs, et dans le but de diversifier nos produits, nous avons bénéficié de toute une panoplie de formations assurées par des professionnels dans le métier. Aujourd’hui, nous disposons de notre propre association composée notamment de 65 femmes qui développent beaucoup d’activités comme l’élevage du petit bétail. Laquelle activité nous a coûté 200 000 dirhams, dont une contribution de 160 000 dirhams de l’INDH. Je tiens à vous dire que ce petit projet a eu un impact positif sur nombre de femmes de la région.
Quel est l’apport de la création de cette coopérative pour vous et pour les femmes qui y travaillent?
La création de cette coopérative a eu un impact très positif sur les habitants de la commune rurale de «IGHZRANE ». Ainsi, en tant que femmes membres de cette coopérative, nous avons bénéficié d’une série de formations nous permettant de développer de nouvelles expériences conjuguées à des visites empiriques, chose qui nous a permis de rencontrer des professionnels dans différents domaines, de développer notre réseau et de réaliser notre propre autonomie financière.
A hauteur de combien est estimée la contribution de l’INDH à la réalisation de ce projet?
L’enveloppe budgétaire dédiée à la création de la coopérative «IFRAH» dans la ville de Séfrou est de l’ordre de 297 800 dirhams. En effet, une somme de 88 800 dirhams a été assurée par les fonds propres de la coopérative, et dédiée à couvrir les divers frais de gestion, l’enregistrement, l’assurance ainsi que l’acquisition des équipements. Pour sa part la contribution de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) a été de l’ordre de 209 000 dirhams. Par ailleurs, la direction régionale de l’agriculture de la ville nous a assuré l’accompagnement et l’encadrement technique.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées pour la création de votre coopérative?
Pour la création de notre coopérative, nous n’avons pas rencontré de réels problèmes. Les responsables des différents établissements de la ville nous ont encadré et accompagné dans toutes les démarches de la réalisation de ce projet. Par ailleurs, le seul problème dont on souffrait était lié au nombre de décès des vaches qui était important surtout avec la vague de sècheresse qu’a connu le pays l’année dernière. Cette situation critique a causé des pertes au niveau de la production laitière ainsi que des retards de livraison.
Quelles sont vos perspectives d’avenir? Et comment vous comptez développer votre projet?
D’abord, je tiens à vous dire que la culture de solidarité et du travail collectif constitue le principe fondateur de notre coopérative. Cette dernière a constitué un choix stratégique pour notre commune lui permettant d’assurer une mobilisation régionale pour la modernisation et le développement des secteurs traditionnels notamment l’agriculture. Ainsi, « IFRAH » est l’un des projets les plus porteurs dans la ville de Sefrou, ses retombées sont importantes notamment au niveau du développement de l’autonomie financière de ses femmes membres. Pour ma part en tant que présidente de cette coopérative, j’ai une profonde confiance en sa réussite et sa capacité d’accueillir plus de femmes qui, sans aucun doute, contribueront au développement socio-économique de la région.