Le sommet MENA YES, dédié à l’employabilité des jeunes dans la région MENA, se positionne comme un événement clé pour rassembler divers acteurs ; secteur privé, jeunes, partenaires donateurs, gouvernements et universitaires, afin de concevoir des solutions concrètes et durables. En marge de cet événement qui se tient à Casablanca les 7 et 8 octobre, Houda Barakate, Directrice Générale de d’EFE-Maroc répond aux questions de La Nouvelle Tribune.
La Nouvelle Tribune : Quelles solutions concrètes attendez-vous de MENA YES! pour l’emploi des jeunes dans la région MENA ?
Houda Barakate : Le MENA YES est un sommet que nous souhaitons rendre régional. C’est la première fois qu’un tel événement est organisé par une association, ce qui en dit long sur notre ambition de faire de cet événement un véritable catalyseur d’impact.
MENA YES signifie Youth Employability Summit for the MENA Region. Il s’agit d’un espace de discussion dédié aux solutions pour l’employabilité des jeunes dans la région MENA. Concrètement, nous avons réuni plus de 200 acteurs clés de cet écosystème, incluant le secteur privé, des jeunes, des partenaires donateurs, des représentants gouvernementaux et des universitaires.
Donc, toute la chaîne de contribution à l’employabilité des jeunes est présente, avec des représentants qui vont participer à la conception de la solution pour faire en sorte que l’employabilité des jeunes soit réelle, durable et extensible, afin qu’on puisse la généraliser à la région MENA. Comment cela ? Nous avons ouvert la porte à des propositions de solutions. Nous avons donc demandé aux gens de nous présenter leurs solutions.
C’est un peu comme dans l’entrepreneuriat. Ils soumettent leurs solutions, et nous cherchons à déterminer celles qui sont viables et réalisables. Ensuite, nous identifions les outils et mécanismes nécessaires pour les concrétiser.
C’est dans cette optique que nous avons organisé des ateliers de travail en petits groupes. Après la table ronde, nous présenterons les solutions pour en discuter plus en détail, en examinant leur faisabilité et en élaborant des plans d’action concrets. L’objectif est de conclure la deuxième journée du sommet avec des solutions applicables, qui n’attendront plus que des personnes prêtes à les porter. Nous prévoyons même de désigner ces personnes à la fin du processus.
Quel rôle jouent les partenaires privés dans la création d’emplois pour les jeunes au Maroc ?
C’est la plaque tournante de l’employabilité des jeunes. Nous savons bien que l’employabilité ne se limite pas uniquement au salariat ; l’entrepreneuriat en fait également partie.
Cependant, une grande majorité des jeunes s’oriente vers le salariat. C’est pourquoi le secteur privé joue un rôle central. Nous sommes ici non seulement pour l’écouter, mais aussi pour le challenger, afin d’identifier les métiers de demain.
Comment répondre à ces enjeux ? Comment les jeunes peuvent-ils être à l’avant-garde des besoins du marché ? Et s’ils ne le sont pas, comment le secteur privé peut-il jouer un rôle formateur ? Il s’agit de les accompagner à travers une formation axée sur les métiers, et pas seulement académique.
L’idée est vraiment de souligner que l’employabilité des jeunes ne se limite pas à l’école ou à l’université ; elle repose sur la contribution de tous les partenaires. Concrètement, comment faites-vous pour adapter les compétences des jeunes aux exigences du marché ? Cela passe avant tout par une écoute active des employeurs pour identifier les écarts à combler.
L’objectif est d’identifier des formations à fort impact et de courte durée, car nous sommes souvent dans l’urgence. Il est également essentiel de veiller à ce que les employeurs s’engagent, afin que ces formations se poursuivent une fois le jeune en poste. L’idée est de réduire les écarts existants.
Cependant, il ne s’agit pas de résoudre définitivement la problématique, car il y aura toujours des compétences à développer. Nous évoluons dans un environnement en constante mutation, avec de nombreux changements et innovations. Le jeune doit donc acquérir la capacité d’apprendre par lui-même et de s’engager dans un apprentissage continu.
L’employeur, de son côté, doit aussi jouer un rôle actif en soutenant le jeune dans sa formation et son développement professionnel.
Comment EFE renforce-t-elle l’inclusion des jeunes femmes dans ses programmes ?
Notre principal objectif est de maintenir un taux de participation féminine d’au moins 50 % dans tous nos programmes. Alhamdoulilah, nous avons déjà atteint 54 %, ce qui signifie que nous avons réussi à atteindre cet objectif.
Nous travaillons désormais à développer des modules de formation complémentaires pour les femmes. Par exemple, nous avons mis en place un module intitulé Women Empowerment. Bien souvent, les femmes disposent des compétences et de la motivation nécessaires.
Ce qui leur fait parfois défaut, c’est la confiance en elles. En tant que femme, je comprends bien cette réalité. Nous avons tendance à être trop critiques envers nous-mêmes.
Ce que nous cherchons à leur transmettre, c’est qu’elles en sont capables. Il faut s’accorder une chance et ne pas être le premier obstacle à sa propre carrière.
Entretien réalisé par Asmaa Loudni