
La Semaine Verte est un événement qui se veut à la fois divertissant et mobilisateur organisé par l’Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre (AESVT-Maroc) et de nombreux partenaires (ministère de l’Éducation Nationale du Préscolaire et des Sports, Département des Eaux et Forêt, la Fondation LYDEC, Africa 50, Chaabi LLD). 2022 marque la 3ème édition de l’évènement, et le Président de l’AESVT-Maroc, M. Abderrahim Ksiri, a accepté de répondre à nos questions.
La Nouvelle Tribune : Quelles sont les motivations qui ont mené à la création du programme « La Semaine Verte »?
Abderrahim KSIRI : Au Maroc, comme dans le reste du globe, l’environnement est devenu un enjeu dont les défis ne cessent de se multiplier. Le monde connait des crises sanitaires, climatiques, hydrique et de régression de la biodiversité qui impactent directement différents domaines de l’économie, la santé et équilibres sociaux. Grâce ou à cause de la COVID-19, on a compris que la priorité des priorités pour la vie et la survie des humains est la disponibilité sans aucune interruption de la molécule d’oxygène, qui sans elle la vie s’arrête. Avec la pandémie sanitaire, l’oxygène est devenu rare et cher dans les hôpitaux de plusieurs pays. Il nous a toujours été offert gratuitement par la nature, grâce à un processus de photosynthèse que réalise toutes les plantes. Ces producteurs d’oxygènes, les plantes dont les superficies de leurs vies, multiplication et régénération, sont entrain de connaître une réduction alarmante, à cause d’une part, de la déforestation, qui fait disparaître au niveau mondial des millions de km² et au Maroc 2 hectares par heure selon le département des eaux et forêts, et la rareté des projets de création des jardins et parcs au sein des espaces urbains les plus peuplés, et d’autre part, à cause de la disparition du réflexe de planter la vie et planter l’oxygène par le commun des mortels. On trouve ainsi plusieurs millions de citoyens de toute catégorie qui n’ont jamais planté aucun arbre ou plant.
L’AESVT- MAROC agissant, depuis 27 ans, pour hausser le niveau de conscience environnementale au Maroc, a initié avec ses partenaires, depuis deux ans LA SEMAINE VERTE afin de créer une mobilisation écocitoyenne nationale, forte et continue, annuelle de 2020 à 2030 et d’encourager tous les citoyens et acteurs à planter arbres et graines, dans les maisons, les écoles et forêts. LA SEMAINE VERTE rappelle l’importance de la plante et de sa préservation, pour soutenir l’action des eaux, la plantation des forêts au Maroc est devenue urgente, déterminante et cruciale. Pour contribuer au cycle de l’eau, lutter contre sa rareté et faire bénéficier les populations fragiles qui y vivent, des différents services écosystémiques, économiques, sociaux et écologiques.
La seule solution pour inverser le sens de dégradation de nos forêts pendant 30 ans et remédier aux 17.000 hectares perdus chaque année est de participer annuellement aux efforts de reboisement que mène les eaux et forêts, par l’implication des citoyens, de la société civile, des acteurs privés et les collectivités et communes des grandes et petites villes.
La 3e édition de LA SEMAINE VERTE 2022 a été lancée samedi dernier à Casablanca dans les locaux du lycée Abou Chouaib Doukali. Les lycéens ont planté des arbres autour de la cour de leur lycée. Chaque citoyen est capable de donner vie à la plante, LA SEMAINE VERTE est un appel à la mobilisation pour planter, réfléchir, débattre, sensibiliser et plaider pour plus d’espaces verts et de forêts, vivantes et capable d’assurer les multiples fonctions sanitaires, économiques et sociales et culturelles.
Depuis la 1ère édition, selon vous, quels changements ont été constatés? Et quels rapports entretiennent, de nos jours, les citoyens marocains avec l’environnement?
Abderrahim KSIRI : L’association (AESVT-Maroc) a évolué avec le temps et depuis sa création, ses projets ont su s’adapter aux crises actuelles. Selon l’urgence de la situation de crise, les plans d’actions sont choisis. La collaboration entre différents acteurs ; internationaux, nationaux et régionaux est également un pilier essentiel au fonctionnement de notre association. Les équipes sont réparties en deux groupes ; d’un côté, on a des professionnels qui gèrent les projets de développement sur la gestion intégrée des ressources eau, sur la biodiversité, sur le littoral et sur l’économie bleue, puis d’un autre côté, on a des milliers de bénévoles engagés à préserver l’environnement par leur engagement et mobilisation, surtout lors des 6 SEMAINES NATIONALES DE MOBILISATION ECO-CITOYENNES.
S’agissant du fonctionnement de votre association (AESVT-Maroc), comment ses orientations sont-elles choisies? Selon quels axes et fréquences?
Abderrahim KSIRI : L’association (AESVT-Maroc) a évolué avec le temps et depuis sa création, ses projets ont su s’adapter aux crises actuelles. Selon l’urgence de la situation de crise, les plans d’actions sont choisis. La collaboration entre différents acteurs ; internationaux, nationaux et régionaux est également un pilier essentiel au fonctionnement de notre association. Les équipes sont réparties en deux groupes ; d’un côté, on a des professionnels qui gèrent les projets de développement sur la gestion intégrée des ressources humaines, sur la biodiversité, sur le littoral et sur la mer puis d’un autre côté, on a des milliers de bénévoles engagés à préserver l’environnement par leur engagement et mobilisation.
L’organisation par une association d’un évènement de la sorte n’est pas une tâche facile, d’après vous, quelles sont les principales difficultés rencontrées lors des précédentes éditions?
Abderrahim KSIRI : Certaines administrations et conseils élus, se caractérisent par un mode de fonctionnement lent, avec parfois un retard ou difficulté de prise de décision, une non-convergence des politiques publiques et un faiblesse voir une absence de communication entre les communes, les administrations et leurs directions. Ces déficiences ont pour conséquence, un ralentissement des actions collaboratives entre acteurs publics-privés- collectivités territoriales et société civile, ce qui explique en partie, le faible taux d’adhésion des citoyens des projets de leurs territoires.
Parmi les activités que votre association propose, quelle est celle dont vous êtes les plus fiers? Pourquoi?
Abderrahim KSIRI : A l’AESVT, on est une grande famille et ma plus grande fierté est qu’on n’a jamais cessé de travailler malgré les nombreux obstacles. On est des éducateurs, des écologistes et on travaille dans le domaine qu’on maitrise le plus. Les valeurs qu’on partage, nous rassemblent et notre contribution nationale et mondiale en tant qu’acteurs de changements nous encouragent à être plus ambitieux et performants.
Nos programmes innovants et projets de coproduction de la propreté, sensibilisation, plaidoyer et valorisation effective de certaines ressources/déchets sont parmi les activités dont je suis le fier. Les projets de préservation de la biodiversité et création d’aires protégés par la population grâce à leur savoir culturelle, ancestrale et à l’accompagnement par l’association et ses experts, la gestion intégrée des ressources en eau, représentent des exemples de projets innovants et qui promettent énormément grâce aux partenariats forts avec des acteurs étatiques et non étatiques avec qui on a une coopération exemplaire.
Propos recueillis par Zainab M’Barki