Il est incontestable que l’Etat marocain joue un rôle primordial et très important dans la création de richesse et contribue de ce fait à la croissance économique en tant que principal entrepreneur de ce pays. L’on peut en juger par son effort d’investissement dont le niveau, au minimum, se maintient d’année en année autour de 50 milliards de dirhams. En 2016, le dynamisme des dépenses d’investissement émises au titre du Budget de l’Etat se sont montées à 48 milliards de dirhams à fin octobre et devaient atteindre à la fin de ladite année, le montant moyen ci-dessus. Mieux encore, en 2016, les investissements publics ont même augmenté de +12,4%, en glissement annuel.
Ces constats sont d’autant plus importants pour l’économie marocaine que les investissements privés se sont fortement contractés depuis la crise financière avec des conséquences qui ont fortement impacté tous les secteurs.
Certes, la perte de confiance du secteur privé s’est clairement manifestée par une baisse drastique des investissements notamment des équipements. La mesure de cette dégradation s’est faite notamment par le constat de la diminution conséquente des crédits bancaires en faveur des investissements.
En effet, dans la structure des crédits bancaires, cette catégorie a pratiquement disparu ces 5 dernières années au profit des crédits de trésoreries qui n’ont cessé de croire d’année en année. Un signe que les banques se sont trouvées dans l’obligation de soutenir les entreprises en difficulté.
D’ailleurs, Bank Al-Maghrib a soutenu activement le système bancaire dans cette situation difficile par une politique de refinancement des banques. Et ce, pour leur permettre de soutenir les opérateurs économiques, qu’il s’agisse des grands groupes ou des PME, tout en faisant face à l’accroissement du risque qui a accompagné naturellement les difficultés économiques de ces derniers.
Inversion de tendance
Cette situation, qui dure depuis 5 ans au moins, semble s’être inversée en 2016. En effet, les crédits à l’équipement ont connu un réel rebond, à un taux de +5,7% en glissement annuel à fin octobre 2016, selon la dernière note de conjoncture de la DEPF.
Cette donnée a été corroborée par le comportement favorable des importations des biens d’équipement et des demi-produits qui ont connu une croissance respective de +25,5% et +5,8%, en glissement annuel, à fin novembre 2016. N’est ce pas une très bonne nouvelle ?
Car même si la croissance économique n’a pas été au rendez-vous en 2016 avec un taux inférieur à 2% soit à la moitié de toutes les prévisions, l’année 2017 devrait profiter de la croissance des investissements privés qui conforteront ceux de l’Etat. Et ce, du fait que les effets des investissements ne sont récoltés qu’au cours des années qui suivent leurs réalisations.
A la bonne heure donc puisque l’économie marocaine s’achemine vers une meilleure croissance, hors agriculture !
Ce qui pourrait répondre aux objectifs que nous ambitionnons, ceux de détacher le PIB agricole du non agricole et diminuer la part de l’agriculture dans le PIB, qui évolue aujourd’hui de 20%, afin d’alléger notre dépendance envers l’aléas climatique.
Afifa Dassouli