Entre le premier trimestre de 2019 et la même période de 2020 (arrêtée au 20 mars, pour cause de décret de l’état d’urgence sanitaire), l’économie marocaine a créé 77.000 postes d’emploi , résultant d’une création de 80.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 3.000 en milieu rural, selon la dernière publication du HCP.
Le secteur des « services » a créé 192.000 postes, celui de l’ »industrie y compris l’artisanat » 23.000 postes, alors que les secteurs de l’ »agriculture, forêt et pêche » et des BTP ont enregistré une perte de 134.000 et de 1.000 postes d’emploi respectivement .
Dans ce contexte, avec une hausse de 165.000 personnes en milieu urbain et de 43.000 en milieu rural, le nombre total de chômeurs a augmenté de 208.000 personnes au niveau national, s’établissant à 1.292.000 chômeurs.
Le taux de chômage est ainsi passé de 9,1% à 10,5% au niveau national, de 13,3% à 15,1% en milieu urbain et de 3,1% à 3,9% en milieu rural. Ce taux reste relativement élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans avec 26,8%, les femmes (14,3%) et les diplômés (17,8%).
La population active occupée en situation de sous-emploi lié au nombre d’heures travaillées a atteint 443.000 personnes avec un taux de 4 ,1%. La population en situation de sous-emploi lié à l’insuffisance de revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé est de 511.000 personnes (4,7%). En somme, le volume du sous-emploi, dans ses deux composantes, est de 954.000 personnes. Le taux global de sous-emploi est passé de 9,7% à 8,8% au niveau national, de 8,8% à 8,7% en milieu urbain et de 10,7% à 8,9% en milieu rural.
Hausse du taux d’activité et baisse du taux d’emploi
Avec 12.249.000 personnes, la population active âgée de 15 ans et plus a augmenté, entre le premier trimestre de 2019 et celui de 2020, de 2,4% au niveau national (hausse de 3,5% en milieu urbain et de 0,8% en milieu rural). Ainsi, le taux d’activité est passé de 45,7% à 46,0% au niveau national, de 41,6% à 42,1% en milieu urbain et de 53,0% à 53,3% en milieu rural.
Avec une création de 80.000 emplois en milieu urbain et une perte de 3.000 en milieu rural, l’économie nationale a créé 77.000 postes d’emploi. Le volume global d’emploi est ainsi passé, entre les deux périodes, de 10.880.000 à 10.957.000 personnes. Le taux d’emploi a, quant à lui, reculé de 0,3 point au niveau national, passant de 41,5% à 41,2%. Ce taux a baissé de 36,1% à 35,7%en milieu urbain et de 51,4% à 51,2% en milieu rural.
Selon le type d’emploi, 112.000 postes d’emploi rémunérés ont été créés au cours de la période, 97.000 en milieu urbain et 15.000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré, composé d’environ 96% d’aides familiaux, a en revanche enregistré une baisse de 35.000 postes, 18.000 en zones rurales et 17.000 en zones urbaines.
Création d’emploi dans les services et perte dans l’agriculture, forêt et pêche
Le volume d’emploi dans le secteur des « services » s’est accru, de 192.000 postes au niveau national (4,1% du volume de l’emploi dans ce secteur), 119.000 en milieu urbain et 73.000 en milieu rural.
Le secteur de l’ »industrie y compris l’artisanat a créé 23.000 postes, résultant d’une création de 20.000 postes en milieu urbain et de 3.000 en milieu rural, enregistrant une hausse de 1,8% du volume d’emploi dans ce secteur.
En revanche, le secteur de l’ »agriculture, forêt et pêche » a perdu 134.000 postes d’emplois, 104.000 en milieu rural et 30.000 en milieu urbain, ce qui correspond à une baisse de 3,6% du volume d’emploi dans ce secteur.
Le secteur des BTP a perdu 1.000 postes, résultant d’une création de 25.000 postes en milieu rural et d’une perte de 26.000 en milieu urbain.
Hausse du volume et du taux de chômage
Avec une hausse de 208.000 chômeurs, résultant d’une augmentation de 165.000 en milieu urbain et de 43.000 en milieu rural, la population active en chômage est passée, entre le premier trimestre de l’année 2019 et celui de 2020, de 1.084.000 à 1.292.000 chômeurs, enregistrant une hausse du volume global du chômage au niveau national de 19,1%. Le taux de chômage est ainsi passé de 9,1% à 10,5% au niveau national, de 13,3% à 15,1% en milieu urbain et de 3,1% à 3,9% en milieu rural.
Les hausses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (3,9 points), les personnes âgées de 25 à 34 ans (2,3 points), les personnes disposant d’un diplôme (1,9 points) et les hommes (1,6 points).
Les taux de chômage les plus élevés sont relevés, en particulier, parmi les femmes (14,3% contre 9,3% parmi les hommes), les jeunes âgés de 15 à 24 ans (26,8% contre 8,2% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus) et les détenteurs d’un diplôme (17,8% contre 3,6% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme).
Un chômage de longue durée et de première insertion
La moitié des chômeurs (50,7%) sont à la recherche de leur premier emploi (44,4% parmi les hommes et 63,0% parmi les femmes). Les deux-tiers des chômeurs (66,1%) sont en situation de chômage depuis une année ou plus (62,1% parmi les hommes et 74,0% parmi les femmes).
D’un autre côté, 30,4% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur.
Baisse du volume et du taux de sous-emploi
Conformément aux recommandations du BIT, le sous-emploi est constitué, selon l’approche de l’Enquête nationale sur l’emploi, de deux composantes, la première liée au nombre d’heures travaillées et la deuxième à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé.
S’agissant de la première composante, la population active occupée en situation de sous-emploi liée au nombre d’heures travaillées est passée, entre le premier trimestre de 2019 et celui de 2020, de 394.000 à 443.000 personnes au niveau national. Le taux correspondant est ainsi passé de 3,6% à 4,1%.
La population active occupée en situation de sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi exercé, est passée, durant la même période, de 649.000 à 511.000 personnes au niveau national, avec un taux passant de 6,0% à 4,7%.
En somme, le volume du sous-emploi dans ses deux composantes, est passé, de 1.043.000 à 954.000 personnes au niveau national, de 533.000 à 531.000 personnes dans les villes et de 510.000 à 423.000 dans la campagne. Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 9,7% à 8,8% au niveau national, de 8,8% à 8,7% en milieu urbain et de 10,7% à 8,9% en milieu rural.
La population active occupée sous employée est à hauteur de 86,1% masculine, 44,3% rurale, 34,3% jeune de moins de 30 ans et 47,3% diplômée avec 14,8% disposant d’un diplôme de niveau supérieur.
Situation régionale du marché du travail
Cinq régions abritent 72% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 22,7% d’actifs, suivie de Marrakech-Safi (13,4%), de Rabat-Salé-Kénitra (13,4%), de Fès-Meknès (11,4%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,2%).
Trois régions affichent des taux d’activité plus élevés que la moyenne nationale (46%) ; Casablanca-Settat avec 49,7%, Tanger-Tétouan-Al Hoceima (48,6%) et Marrakech-Safi (47,8%). En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés dans les régions de Fès-Meknès avec 42,7%, de l’Oriental (42,8%) et de Souss-Massa (43%).
Près des trois quarts des chômeurs (75,3%) sont concentrés dans cinq régions; Casablanca-Settat vient en première position avec 26,6% de chômeurs, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (14,9%), de Fès-Meknès (12,8%), de l’Oriental (11,6%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,5%).
Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans la région de l’Oriental (18,8%) et des régions du Sud (16,7%). Avec moins d’acuité, trois autres régions dépassent la moyenne nationale (10,5%) à savoir Casablanca-Settat (12,4%), Fès-Meknès (11,8%) et Rabat-Salé-Kénitra (11,8%). En revanche, les régions de Marrakech-Safi, de Béni Mellal- Khénifra et de Drâa-Tafilalet enregistrent les taux les plus bas avec respectivement 5,4%, 6% et 6,5%.
LNT