Elon Musk, le patron de Tesla et de SpaceX, le 30 mai 2020 au Centre spatial Kennedy, à Cap Canaveral, en Floride © Getty/AFP/Archives JOE RAEDLE
Elon Musk, le patron du constructeur de véhicules électriques haut de gamme Tesla, s’est hissé jeudi au rang d’homme le plus riche du monde grâce à l’envolée des actions en bourse, devançant Jeff Bezos.
Grâce à la flambée des titres de Tesla – dont il détient 18% – à Wall Street, le fantasque entrepreneur de 49 ans, qui dirige également SpaceX, est passé jeudi matin devant le fondateur d’Amazon, selon les calculs de l’agence Bloomberg qui tient à jour un classement des milliardaires.
M. Bezos détenait le titre d’homme le plus fortuné de la planète depuis 2017. Viennent ensuite Bill Gates, le fondateur de Microsoft, l’empereur du luxe Bernard Arnault (LVMH) et le patron de Facebook Mark Zuckerberg, âgé de seulement 36 ans.
Alors que l’action Tesla, qui a vu sa valeur multipliée par plus de 7 en 2020, avançait encore vivement à Wall Street jeudi, la fortune de l’ingénieur d’origine sud-africaine a atteint 188,5 milliards de dollars peu après l’ouverture de la séance, dépassant d’1,5 milliard celle de Jeff Bezos.
L’essentiel de la richesse d’Elon Musk est en fait constituée d’actions, dont une partie servent de garantie collatérale à des prêts pour investir dans ses sociétés, selon Forbes.
Le charismatique et innovant patron de la Silicon Valley, qu’il a quittée pour le Texas à la fiscalité plus souple, a promis qu’il donnerait la moitié de sa fortune à des oeuvres de charité, affirme le magazine.
Mais pour l’instant, il est loin de l’avoir fait, ayant expliqué dans un tweet en 2018 qu’il ferait « de gros versements dans 20 ans quand Tesla serait stabilisée ».
Mercredi, la valorisation de Tesla en Bourse avait dépassé pour la première fois la barre des 700 milliards de dollars à la clôture alors que le titre avait terminé en hausse de presque 3% à 755,98 dollars.
Jeudi en milieu de séance, l’action a dépassé les 800 dollars, grimpant de 6%.
Malgré la pandémie, le ralentissement de l’économie et le chômage, la Bourse américaine a caracolé de record en record à la fin de l’année 2020 avec l’engouement des fonds de placement comme des petits porteurs pour les grands noms en vogue comme Tesla.
– Consécration boursière –
Et mi-décembre, le groupe du milliardaire a connu sa consécration boursière en intégrant le prestigieux indice S&P 500, regroupant les 500 plus grandes sociétés cotées aux Etats-Unis.
En rejoignant le S&P 500, l’action Tesla a systématiquement été inclue dans des fonds indiciels cotés (exchange-traded funds ou ETF), qui suivent de manière passive les fluctuations de l’indice, ce qui a encore boosté le titre.
La compagnie pèse davantage que General Motors, Ford, Fiat-Chrysler, Toyota, Honda et Volkswagen cumulés.
Pourtant, les ventes du groupe restent bien loin des constructeurs traditionnels: Tesla n’a écoulé que 499.550 voitures sur l’année 2020, bien loin par exemple de Volkswagen et ses 11 millions de véhicules vendus en 2019.
Il est toutefois un des seuls fabricants à avoir tiré son épingle du jeu en 2020 alors que le marché automobile a subi un coup d’arrêt au printemps avec la fermeture temporaire des usines et de nombreux concessionnaires aux Etats-Unis face à la propagation du Covid-19.
Tesla est parvenu à faire grimper ses livraisons de 36% dans le monde l’an dernier quand GM voyait ses ventes reculer de 11,8% aux Etats-Unis.
Le groupe de M. Musk bénéficie de l’engouement des investisseurs pour les véhicules électriques et du fait qu’il est parvenu à gagner de l’argent pendant cinq trimestres consécutifs.
La compagnie continue à fonctionner presque comme une start-up, d’après les analystes qui soulignent qu’elle n’a pas à gérer de syndicats ni de multiples sites de production.
Grâce à sa nouvelle usine à Shanghaï, Tesla est bien implanté en Chine, un pays qui pourrait, selon le cabinet Deloitte, représenter 49% du marché des véhicules électriques en 2030.
Elon Musk continue par ailleurs de faire des promesses. Tesla s’est notamment engagé à proposer un véhicule électrique à 25.000 dollars d’ici trois ans et à produire 20 millions de véhicules par an d’ici 2030.
Il faut actuellement au moins 37.990 dollars aux Etats-Unis pour le modèle le moins cher du constructeur.
LNT avec Afp