Tanger Automotive City est située à quelques kilomètres à peine de mètres à peine de l’usine Renault Nissan de Melloussa, une situation idéale pour les équipementiers qui se pressent aux portes de Tanger Med et de ses zones d’activités.
«Nous sommes la première entreprise à s’être installée à Tanger Automotive City et notre société, d’origine américaine, est spécialisée dans les composants électriques et électroniques», nous explique d’emblée M. Youssef Chentouf, Directeur des Opérations du site d’Electrical Components InternationaI , ECI, à Tanger Automotive City, (TAC), la seconde zone franche de Tanger Med.
Premier sur la zone
Celle-ci a été rendue nécessaire parce que Tanger Med Zone, (autrefois Tanger Free Zone) a aujourd’hui fait le plein en termes d’implantations.
Faute de terrains libres dans la zone de Gueznaya, les décideurs de TMSA ont donc alloué une nouvelle zone située d’ailleurs à proximité de la grande unité de Renault-Nissan à Melloussa, parfaitement visible de TAC.
Mais ECI ne se limite pas au câblage, puisque cette unité fabrique également des installations électroniques, ce qui la différencie de nos concurrents directs.
Elle compte soixante années d’existence et fait partie d’un grand fonds d’investissements américain, KPS Capital. Celui-ci gère 20 000 salariés répartis sur vingt-cinq sites de par le monde.
«ECI est la première unité en Afrique et au Maroc et emploie sur la zone TAC, 1100 personnes, précise M. Chentouf. Elle y est installée depuis juin 2014, mais la production en bonne et due forme a commencé en fin 2015.
Son chiffre d’affaires est d’environ 160 millions d’euros, réalisé à 100% à l’export.
ECI est le fournisseur de matériel électroménager pour un client principal, BOSCH, mais aussi SIEMENS et, fait intéressant, c’est le seul équipementier non coréen à fournir SAMSUNG !
Dans l’automobile, la stratégie d’ECI est d’être de rang 2, c’est-à-dire qu’elle ne fournit pas directement les constructeurs, mais plutôt leurs équipementiers qui sont de rang 1et livre notamment des installations électriques pour les systèmes de climatisation embarqués sur des automobiles.
La structure de chiffre d’affaires est de 70% en électroménager et 30% en équipements automobiles».
Il faut savoir que ECI n’est implantée en Europe que depuis dix ans seulement, alors que l’implantation en Asie, aux Etats-Unis et au Canada est très forte.
«Notre présence en Europe a commencé par une acquisition en Pologne et, il y a cinq ans nous avons racheté une entreprise espagnole installée à Meknès.
L’industrie de l’électroménager est très segmentée, caractérisée par une multitude de petits fournisseurs, et notre groupe avec un milliard d’euros de CA représente 60% du marché», explique M. Chentouf
Le choix tangérois
Sur les raisons de la présence d’ECI à TAC, le dirigeant de l’entreprise explique :
«Notre politique d’acquisitions avait un objectif de consolidation et le Maroc présentait à cet égard deux avantages.
D’abord 75% de notre clientèle européenne sont basés en Espagne et en Italie, ce qui est très intéressant logistiquement parlant. Nous avons deux camions TIR par jour sur Algésiras et en moins de 48 heures, ils sont sur notre hub de distribution à Saragosse, dans le nord de l’Espagne.
Ensuite, travailler dans une free zone vous facilite énormément la vie tant sur le plan fiscal que celui de la flexibilité des opérations, notamment grâce à la proximité d’un grand port, Tanger Med et la présence d’opérateurs puissants dans le transport, à l’image de la société de TIR San José Lopez, SJL, le transporteur maritime de containers MAERKS, mais aussi de grands équipementiers comme TYCO, présent à TMZ et sans doute le premier mondial dans sa partie, etc.
Nous travaillons sur des projets de forte envergure, sur le long terme avec des commandes bien définies longtemps à l’avance, en général de trois à cinq ans, ce qu’exigent nos investissements en matériel et machines, comme ici à TAC ou nous avons plus de 200 millions de dirhams investis dans notre site de production».
On précisera que sur le plan social et même si les marges sont petites dans ce secteur d’activités, les salariés bénéficient de toutes les garanties légales, mais aussi de l’assurance maladie complémentaire, du transport, de primes, une très belle cantine, de plus l’usine est climatisée totalement, ce qui représente un investissement conséquent, de 400 000 euros, etc.
C’est donc en excipant d’un bel optimisme, totalement justifié d’ailleurs que M. Chentouf conclut :
«Notre objectif sur les cinq prochaines années est de doubler notre chiffre d’affaires au Maroc et partant, notre capacité de production.
Notre recrutement est assuré par de fortes synergies avec l’ANAPEC et nous disposons également des lauréats de l’IFMIA, (Institut de Formation aux Métiers de l’Industrie Automobile), qui a été installé à Melloussa, tout près de TAC et qui, après des sessions de formation exclusivement dédiées durant cinq ans au constructeur Renault Nissan, est désormais ouvert aux autres opérateurs de la région».
FY