La généralisation du RAMED a contribué à l’amélioration du taux de couverture médicale pour atteindre 62% de la population marocaine, a souligné, mardi à Salé, le ministre de la santé, Anas Doukkali.
S’exprimant à l’ouverture de la Conférence nationale sur le financement de la santé, sous le thème, « Quel modèle de financement pour la Couverture Sanitaire Universelle? », M. Doukkali a souligné l’importance d’atteindre un taux de couverture de 90%, tout en assurant, à la fois, une meilleure accessibilité et une qualité des soins optimale, avec à la clé un financement efficace et efficient du secteur de la santé.
Dans ce sens, il a considéré que l’extension de l’assurance maladie aux travailleurs non-salariés qui représentent 33% de la population, constitue une étape décisive vers l’atteinte de la couverture sanitaire universelle, plaidant en faveur de la mise en place d’une stratégie de financement « cohérente, soutenable et pérenne ».
« Aujourd’hui, le Maroc consacre 6% de son PIB au secteur de la santé. La contribution de l’Etat, à travers les recettes fiscales, représente le quart des dépenses sanitaires. Les ménages contribuent pour 50%. Quant à l’assurance maladie, elle finance 22% de ces dépenses », a précisé le ministre, rappelant que la transition du système de santé marocain doit faire face désormais au double phénomène de vieillissement de la population et de l’exacerbation des maladies chroniques.
L’espérance de vie à 75 ans et la prévalence élevée des maladies chroniques (10,6 % des diabétiques et 29,3% des hypertendus) sont des indicateurs pertinents pour illustrer cette lourde tendance, a-t-il dit, affirmant que « l’objectif de cette conférence est de mobiliser l’intelligence collective pour élaborer cette stratégie ambitieuse, et ce, en permettant à tous les acteurs ici présents, d’apporter leur pierre à cet édifice qu’est la conception d’une feuille de route pour le financement du système de santé de demain ».
Cette stratégie devrait apporter des solutions politiquement viables et techniquement faisables, pour répondre aux grandes questions du financement de la santé, à travers notamment l’examen de l’espace budgétaire existant et l’identification des opportunités potentielles telles que le financement innovant et le financement alternatif pour générer des ressources supplémentaires pour la santé.
Il s’agit également d’identifier des actions opérationnelles pour orienter les décisions sur le court, moyen et long termes vers une mise en commun des ressources optimisées au Maroc et de définir le modèle à adopter pour la fonction d’achat des services de soins en vue de la centrer sur l’efficacité et la performance, a-t-il soutenu.
Le ministre a également indiqué que l’ambition de cette stratégie est d’aligner notre système de santé avec les besoins sans cesse renouvelés de nos citoyens, et ce, dans la perspective d’atteindre les Objectifs de Développement Durable tels que traduits au niveau du Plan Santé 2025, rappelant la nécessité impérieuse d’établir une feuille de route sur le financement de santé.
Initiée par le ministère de la Santé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la conférence de deux jours rassemble des ministres, des acteurs politiques, des partenaires institutionnels et des experts en matière de financement de la santé nationaux et étrangers.
Cette conférence nationale a pour l’objectif d’établir une feuille de route d’une nouvelle stratégie nationale de financement de la santé socialement abordable et économiquement soutenable, par le biais, notamment, de l’examen de l’espace budgétaire existant et l’identification des opportunités potentielles telles que le financement innovant et le financement alternatif pour générer des ressources supplémentaires pour la santé.
Il s’agit également d’identifier des actions opérationnelles pour orienter les décisions sur le court, moyen et long terme vers une mise en commun des ressources optimisées au Maroc et de définir un modèle à adopter pour la fonction d’achat des services de soins en vue de la centrer sur l’efficacité et la performance.
Organisée en partenariat avec l’Organisation Mondiale de la Santé, la conférence constitue un espace d’échange et de débat entre plus de 200 participants à savoir des acteurs politiques, des experts nationaux et internationaux de renoms, des partenaires institutionnels, des représentants professionnels et syndicaux, ainsi que les représentants du secteur privé et de la société civile.
De même cette conférence vise à accompagner la mise œuvre de la Couverture Sanitaire Universelle, en lien avec les objectifs escomptés dans le cadre du Plan Santé 2025.
Ce plan accorde, une place de choix à l’achèvement de la Couverture Sanitaire Universelle dans les meilleures conditions d’équité, de qualité et de protection financière des citoyens. En effet, le chemin vers l’universalité de la couverture médicale au Maroc passe par la protection financière des pauvres et des vulnérables à travers la mise en œuvre du RAMED, dont la généralisation a contribué, en plus de la mise en place de l’Assurance Maladie Obligatoire au profit des fonctionnaires et des salariés du secteur privé à atteindre une couverture médicale de 62% en 2018 contre 16% en 2005.
Par ailleurs, l’achèvement de la Couverture Sanitaire Universelle est confronté à plusieurs défis liés au financement notamment une forte contribution des ménages (50%) à la prise en charge des coûts de soins ainsi que la viabilité financière du RAMED et des régimes d’assurance maladie.
Ces thématiques parmi d’autres feront l’objet d’analyse et de débat de cette conférence qui s’articule autour de deux sessions plénières, réservées au partage des expériences nationales et internationales en matière de financement de la santé et de sa gouvernance ainsi que de six ateliers d’échanges des expériences en vue d’aboutir à des recommandations pour l’élaboration de la nouvelle stratégie de financement de la santé au Maroc.
LNT avec Map