Khalid CHEDDADI. Président Directeur Général de la CIMR
La Nouvelle Tribune : M. Cheddadi, vous dirigez la CIMR, un grand institutionnel investisseur sur le long terme, comment accueillez-vous l’entrée en vigueur des OPCI ?
M. Khalid Cheddadi : Nous attendions avec impatience le démarrage des OPCI. Nous avons d’ailleurs lancé, il y a maintenant 2 ans, un appel d’offre pour désigner nos sociétés de gestion pour les OPCI que nous voulons créer. Jusqu’à présent nous avions gardé le dossier en sommeil, mais maintenant nous allons le relancer rapidement.
Les OPCI vont nous permettre de structurer notre gestion immobilière, de la professionnaliser et de l’externaliser pour rester fidèle à notre politique de nous concentrer sur les stratégies d’investissement et de déléguer leur déploiement à des spécialistes sous mandat
Compte tenu de la perte de rendement de vos actifs tant boursiers que de taux, avez-vous déjà intégré dans votre stratégie d’investissement une diversification ? Si oui laquelle ? Avez-vous prévu ce nouveau produit financier dans votre stratégie ?
L’immobilier locatif a une place naturelle dans les portefeuilles des institutionnels, particulièrement ceux dont le passif a une longue duration.
Ainsi, depuis longtemps nous avons alloué à ce segment de marché une part significative de nos placements, mains nous n’avons pas réussi à implémenter cette stratégie comme nous le souhaitions.
Avec l’entrée en vigueur des OPCI, nous allons bénéficier d’un outil efficace et avantageux sur le plan fiscal, d’équipes de gestion spécialisées que nous pouvons challenger en fonction de leurs résultats et d’une protection réglementaire que nous assure le contrôle de l’AMMC.
Les OPCI sont investis dans le financement de l’immobilier locatif de plusieurs secteurs d’activités comme l’immobilier, les hôtels, les écoles, la santé etc.
Croyez-vous en leur succès ? Pensez- vous que le renoncement à la propriété se fera facilement dans nos mentalités ?
Quels sont les projets immobiliers plus faciles à convertir ? Les institutionnels ne participent-ils pas déjà en achetant des immeubles qu’ils relouent pour créer du rendement pour eux-mêmes ?
Les OPCI présentent plusieurs avantages pour les investisseurs. Ils permettent de neutraliser tous les frottements fiscaux et ne paient pas d’IS.
D’autre part, les bénéfices réalisés sur la cessions des parts d’OPCI bénéficient d’une réduction d’impôts.
Par ailleurs les OPCI sont gérés par des professionnels et sont surveillés par l’AMMC. C’est un excellent moyen d’accès au marché de l’immobilier pour les particuliers.
Concernant l’immobilier locatif dans l’industrie et le tertiaire, il est appelé à se développer car les coûts d’acquisition sont de plus en plus élevés et les besoins très évolutifs. C’est particulièrement vrai pour les bureaux, mais aussi dans les industries dont les marchés sont volatiles et qui ont besoin de flexibilité.
Entretien réalisé par Afifa Dassouli