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Dimanche noir à Safi, la capitale d’Abda pleure ses victimes

Dimanche noir à Safi, la capitale d’Abda pleure ses victimes

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Les Safiotes viennent de vivre une terrible catastrophe naturelles : des inondations dévastatrices faisant 38 morts, des dizaines de blessés, des sans-abris, sans compter les troubles psychologiques et les désastres financiers…

En ce dimanche noir du 14 décembre, trois heures seulement de fortes précipitations ont suffi pour noyer la ville de Safi, particulièrement son ancienne Medina et les commerces environnants. En effet, la scène paraissait apocalyptique avec des quartiers, souikates, kissariates et autres locaux commerciaux complètement ravagés. Le mal est immense. Les dégâts matériels sont également énormes.

Les commerçants du Souk Achaâba ont perdu leurs voitures, leurs locaux et leurs marchandises… en quelques heures seulement, ils ont vu leur gagne-pain partir en fumée. De grandes difficultés financières et administratives les attendent pour remettre les compteurs à zéro et relancer leurs activités commerciales. Idem pour les quelques artisans de cette grande Souika, connue pour sa forte concentration d’ateliers de poterie.

Selon le directeur provincial de l’Équipement, Abderrahim Tounass, les précipitations enregistrées dimanche au centre de la ville de Safi ont dépassé 60 millimètres en l’espace de trois heures : « Ces pluies qu’a connues la ville de Safi dimanche dernier ont été variables en termes de quantités entre le centre, le sud et le nord de la ville…La concentration la plus importante de ces précipitations a été enregistrée au niveau de l’ancienne médina ».

Il a ajouté que les autres zones de la ville n’ont pas connu le même volume de précipitations que le centre, ce qui explique l’ampleur des inondations observées dans cette zone, notamment au niveau de Sidi Boudhab.

Par ailleurs, M. Tounass a indiqué que le canal d’évacuation des eaux pluviales au niveau de Jorf Amouni, dans le cadre du projet de renforcement de cette falaise, était ouvert et permettait l’écoulement normal des eaux.

Une enquête a été ouverte par le parquet suite au drame, a annoncé le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Safi, par le biais de la police judiciaire, afin de déterminer les causes réelles de ce tragique incident et d’en élucider les circonstances.

En attendant, après ces inondations qui ont plongé la capitale d’Abda sous les eaux, on compte les morts et les blessés, et on fait l’inventaire des dégâts. Et ce bilan provisoire risque de s’alourdir malheureusement !  Pour le moment, les autorités publiques poursuivent leurs efforts afin de secourir, évacuer et prendre en charge les blessés. D’importants moyens sont mobilisés afin de répondre aux répercussions de cette douloureuse tragédie.

Suite à ces inondations et quelques jours après, les Mesfiouis victimes sont toujours sous le choc, ne sachant plus à quel saint se vouer ! On ne sait pas quand on pourra passer à l’étape suivante, à savoir la reconstruction des zones touchées.

Au passage et on ne le dira pas assez, ces violentes inondations viennent mettre à nu les lacunes des infrastructures d’évacuation et la vétusté des bâtisses. Si personne ne peut contester tous ces efforts déployés ou encore cette grande mobilisation, rien n’empêche toutefois de revenir sur les responsabilités et ouvrir un débat sérieux sur ce qui ne fonctionne pas en matière d’infrastructures dans ces régions et patelins oubliés des politiques publiques de développement.

Car en réalité, le triste sort des victimes mesfiouies suite à ces inondations devrait nous interpeller tous. En effet, au Maroc, en dehors de l’axe « Rabat – El Jadida », et de quelques grandes villes, les besoins en termes de services publics sont multiples et divers, voire urgents : routes, aménagement urbain adéquat, infrastructures, équipements communaux, identification des zones inondables, prise en compte dans les plans d’aménagement des aléas climatiques…

C’est dire qu’aujourd’hui plus que jamais, un intérêt tout particulier doit être accordé à tous ces citoyens de ce Maroc de Safi, de Kelâât S’raghna, Fquih Bensaleh, Jerada, Tétouan, Beni Mellal… dans le grand espoir de leur faire bénéficier d’un développement urbain décent ! Malheureusement, cette catastrophe qui a frappé Safi, ou encore Fès deux jours auparavant, est révélatrice d’une situation de laisser-aller et de l’absence d’une véritable feuille de route spatiale, où toutes les régions marocaines devrait être traitées sur le même pied d’égalité. La solidarité avec Safi, Fès, Tinghir, Tétouan, Errachidia et toutes ces régions du Maroc doit se poursuivre loin des caméras et des catastrophes !

 

Hassan Zaatit 

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