Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) vient de publier le dernier numéro (305) de sa revue mensuelle »Maroc Conjoncture », consacré au thème : ‘’la digitalisation : Quel impact sur les entreprises marocaines ?’’.
Ce spécial porte sur plusieurs axes dont ‘’le Classement Doing Business et entreprises : Si l’impossible est fait, le nécessaire reste à faire », »Digital et Block-Chain : Les nouveaux enjeux pour l’entreprise marocaine’’, ‘’Entreprises au Maroc : Allongement des délais de paiement dans un contexte de resserrement du crédit’’, ‘’La situation de l’endettement externe des entreprises non financières au Maroc’’, et ‘’Le secteur informel : Quelle politique d’intégration ?’’
Selon le CMC, les efforts que déploie le Maroc pour soutenir sa compétitivité »ne semblent pas suffisants pour présenter une base économique robuste et propre à dynamiser le potentiel national d’émergence ». Le contexte économique de l’entreprise, ajoute la publication, est »harassé par nombre de risques et autres faiblesses à la fois de nature structurelle, liés à un management incertain, à une main-d’œuvre à qualification approximative, aux diversifications et aux intégrations industrielles inachevées mais également de type conjoncturel, induits par une valeur ajoutée agricole largement connectée, par des aléas climatiques indomptables, par un caractère versatile de la demande à destination de certains secteurs stratégiques, voire de comportement en rapport avec une posture entrepreneuriale faiblement affirmée ».
Cette situation persiste en dépit des attentions à large spectre mises en œuvre pour couvrir tant l’encouragement de la libre initiative que la consolidation des infrastructures d’accueil ou plus généralement l’amélioration des mécanismes d’assistance et d’encadrement de l’investissement, poursuit la publication.
Évoquant les nouveaux enjeux pour l’entreprise marocaine, la revue indique que le monde est aujourd’hui à l’aube d’une nouvelle ère de développement technologique et industriel ouvrant la voie d’un renouveau aussi prometteur que menaçant pour les entreprises et les économies. La revue souligne, à cet égard, que la transformation digitale devient »une nécessité vitale » pour tous les types d’organisations et en particulier pour les entreprises, estimant que les entreprises marocaines font face à des défis importants dans ce domaine.
Dans le troisième axe, la publication relève que la »basse » conjoncture qui caractérise le cycle des affaires à profil baissier depuis 2011 continue d’impacter la dynamique des financements du secteur productif (Sociétés Non Financières privées et publiques, SNF ou ENF). Depuis le début de l’actuelle décennie, la dynamique du crédit commercial (crédits fournisseurs et délais de paiement) connait de fortes perturbations concomitamment au resserrement draconien des flux de financement d’origine bancaire. En effet, rappelle la publication, Bank Al-Maghrib, dans une étude récente portant sur un échantillon significatif d’entreprises représentatives aussi bien au plan sectoriel que par référence au critère de taille, révèle un allongement excessif des délais de paiement aux dépens des TPME dont le pouvoir de négociation est faible devant les Grandes Entreprises (GE). »Dans la perspective d’un allongement de ces délais de paiement, des pans entiers du secteur productif se trouveraient ainsi menacés de disparition pure et simple », fait-elle remarquer.
D’autre part, le CMC explique, dans un quatrième axe, que la performance et la survie d’une entreprise ne sont pas liées seulement à la disponibilité des compétences humaines de haut niveau et à la qualité des produits et des services qu’elle propose sur le marché, mais »dépendent aussi de la disponibilité et de l’accessibilité aux moyens de financement lui assurant le développement et l’expansion de ses activités et de ses investissements futurs ». Il s’agit, ajoute-t-on, de ressources lui permettant surtout de soutenir son cycle d’exploitation et son potentiel de recherche et développement dans l’innovation de nouveaux produits et services.
Concernant les activités relevant du secteur informel, le Centre relève que celles-ci occupent une place de plus en plus importante dans le tissu économique aussi bien au plan de la production que de l’emploi et des revenus. Selon la dernière enquête sur le secteur, ajoute la publication, les unités de production informelles réalisent un chiffre d’affaires moyen avoisinant 250 milliers de DH par unité et contribuent pour une part de 12,6% dans la valeur ajoutée globale de l’économie nationale et de 37% de l’emploi total. Le secteur informel recouvre cependant de »multiples fragilités » résultant de la faiblesse de la productivité, de la précarité de l’emploi et de l’absence de protection sociale, poursuit la revue selon laquelle ce secteur exerce, en outre, une concurrence forte qui affecte de façon plus ou moins prononcée les activités structurées de l’économie. D’après la publication, la mise en œuvre d’une stratégie d’intégration de l’ensemble des activités informelles s’impose dans ces conditions afin d’atténuer les répercussions de ce type d’activité tant au plan économique que social. »Cette stratégie devrait privilégier les actions de formation, d’assouplissement de la réglementation et d’allégement de la fiscalité », préconise la revue.
LNT avec MAP