Le patron de Volkswagen Matthias Müller, le 6 février 2017 à Bruxelles © AFP/Archives EMMANUEL DUNAND
Le parquet de Stuttgart (sud-ouest de l’Allemagne) a annoncé mercredi avoir ouvert dès février une enquête pour manipulation de cours dans le cadre du dieselgate, visant des membres du directoire de Porsche SE parmi lesquels l’actuel patron du groupe Volkswagen.
Outre Matthias Müller, arrivé aux commandes de Volkswagen à l’automne 2015 juste après la révélation de la tricherie du constructeur allemand sur des millions de moteurs diesel, sont également visés par cette enquête l’ancien patron Martin Winterkorn et l’actuel président du conseil de surveillance du constructeur, Hans-Dieter Pötsch.
Le parquet de Stuttgart est compétent pour les enquêtes concernant Porsche SE, holding contrôlée par les familles héritières de l’inventeur de la Coccinelle. Cette structure, cotée à la Bourse de Francfort, détient environ 52% des droits de vote du numéro un mondial de l’automobile.
Hans-Dieter Pötsch, directeur financier de Volkswagen au moment des révélations du dieselgate, devenu depuis président du conseil de surveillance du groupe, est concerné par cette enquête en sa qualité de président du directoire de Porsche SE.
Il a remplacé à ce poste Martin Winterkorn, qui avait laissé les rênes de Volkswagen à M. Müller en septembre 2015 en assurant n’avoir rien su de l’installation d’un logiciel truqueur sur 11 millions de véhicules dans le monde pour les faire passer pour moins polluants qu’ils n’étaient en réalité.
Ces révélations avaient suscité un choc et plongé le mastodonte allemand dans une crise sans précédent, dont Volkswagen est toutefois en train de sortir après une perte historique en 2015.
Le groupe, propriétaire de douze marques dont Audi, Porsche et Seat, a dû mettre de côté 22,6 milliards d’euros pour affronter de coûteux accords pour satisfaire autorités, clients et concessionnaires aux États-Unis et il est encore poursuivi, notamment par un groupement d’investisseurs en Allemagne lui réclamant des milliards d’euros de dédommagements pour avoir communiqué trop tard sur le scandale.
Le cours de l’action Volkswagen avait dévissé dans le sillage du dieselgate, engendrant d’importantes pertes chez de nombreux investisseurs.
C’est pour ce même motif que MM. Pötsch et Winterkorn sont déjà visés par une enquête pour manipulation de cours conduite par le parquet de Brunswick (nord de l’Allemagne).
Mais c’est la première fois que Matthias Müller apparaît dans une enquête pour manipulation de cours dans le cadre du dieselgate.
LNT avec Afp