Et c’est parti pour un nouveau round ! Très attendu, un nouveau round de dialogue social a été lancé, en ce début de semaine à Rabat. Face à la centrale de Miloudi Moukharik, le patron de l’Exécutif a voulu rassurer les syndicalistes de l’UMT. En plus des dossiers classiques tels que le droit de grève, l’augmentation des salaires, la situation sociale des ouvriers agricoles et autre révision de l’IR, les deux parties ont convenu de poursuivre l’action et la réflexion communes en vue de répondre aux différents défis sociaux, à l’instar du chantier de réforme des régimes de retraite que le gouvernement compte mettre en œuvre au cours de cette année.
Le Chef du gouvernement a exprimé lors de cette réunion la profonde conviction du gouvernement quant au rôle pivot des centrales syndicales et de la CGEM dans le processus de consolidation des fondements de l’Etat social, et leur contribution à la dynamique économique que connait le pays, et ce à travers une approche participative qui assoit les bases d’un partenariat solide et permanent entre le gouvernement et ses partenaires sociaux et économiques.
M. Aziz Akhannouch a, par ailleurs, qualifié de positif et d’honorable le bilan du dialogue social, relevant le succès du gouvernement à ouvrir un dialogue sérieux et responsable avec les centrales syndicales, qui a permis d’améliorer la situation matérielle et le statut des travailleurs dans plusieurs secteurs et de traiter les dossiers sectoriels en suspens.
Il est à noter que cette réunion tenue ce mardi avec la délégation de l’UMT, sera suivie au cours de cette semaine, d’une série de réunions avec des délégations de l’UGTM, de la CDT et de la CGEM.
En attendant, il est quand même important de rappeler que le débat sur l’urgence de la réforme des retraites au Maroc ne date pas d’aujourd’hui. Et que le processus du dialogue social n’a toujours pas abouti à un consensus. Ceci étant et pour accompagner le débat sur la réforme des caisses de retraite, des propositions ont été discutés lors des sessions de dialogue social comprenant plusieurs changements importants, notamment l’adoption d’un plafond uniforme pour le régime de base équivalant à deux fois le salaire minimum dans les secteurs public et privé, ainsi que l’adoption d’une pension complémentaire obligatoire ou facultative pour ceux qui peuvent se le permettre
La réforme implique également la suppression de la proportion en pourcentage et son remplacement par des points, souligne le rapport, ainsi que le calcul de la pension sur la base de la durée de service plutôt que sur le salaire des huit dernières années. Les autres mesures, que les syndicats ne comptent pas accepter, comprennent l’augmentation de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, y compris dans le secteur privé, et l’augmentation des cotisations, y compris dans le secteur privé.
Autrement dit, la partie ne sera pas de tout repos. Le gouvernement Akhannouch aura certainement du pain sur la planche, particulièrement dans un contexte inflationniste qui ne cesse d’impacter cruellement le pouvoir d’achat d’une bonne partie des Marocains.
H.Z
Ils ont dit …
Miloudi Moukharik, SG de l’UMT : L’augmentation générale des salaires, aussi bien pour les secteurs public et privé que pour les institutions publiques, a été parmi les points abordés lors du nouveau round de dialogue social lancé, a affirmé le secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT). Et d’ajouter que parmi les principaux points discutés lors de cette réunion figurent notamment la baisse de l’Impôt sur le Revenu (IR), la réforme des régimes de retraite, ainsi que l’augmentation du salaire de base dans les secteurs industriel et agricole. Cette réunion, a-t-il dit, a été l’occasion de discuter d’autres questions liées aux libertés syndicales, notamment la loi sur la grève.
Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences : Le gouvernement est déterminé à honorer ses engagements et à respecter les accords conclus dans le cadre du dialogue social, a déclaré le ministre. Et d’indiquer que l’Exécutif est confiant par rapport à la voie à suivre et s’engage à poursuivre la mise en œuvre des conclusions de l’accord social du 30 avril 2022. Pour lui, le dialogue social est un axe fondamental du plan d’action du gouvernement. Le ministre a ajouté que d’autres dossiers seront traités durant ce nouveau round afin d’aboutir à des résultats probants.