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Dette américaine, boom de l’IA : les risques pour la stabilité financière demeurent élevés, selon la BCE

Dette américaine, boom de l’IA : les risques pour la stabilité financière demeurent élevés, selon la BCE

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 Les déficits publics américains et l’essor rapide de l’intelligence artificielle constituent des facteurs de risque importants pour la stabilité financière en zone euro, avertit mercredi la Banque centrale européenne (BCE) dans son rapport semestriel.

Selon l’institution monétaire, les États-Unis affichent des « déficits budgétaires durablement élevés » qu’il faut financer, alors même que les taux d’intérêt d’emprunt restent élevés. Cette situation alimente les inquiétudes sur la capacité du pays à rembourser sa dette à long terme.

« Combinées aux inquiétudes du marché concernant l’indépendance des banques centrales, ces évolutions ont affaibli le rôle de valeur refuge des bons du Trésor américain et du dollar », souligne la BCE. Or, un dollar plus faible peut renforcer les effets des droits de douane américains sur les exportateurs européens, en réduisant la compétitivité de leurs produits.

La BCE note que les marchés financiers mondiaux, fortement influencés par l’économie américaine, pourraient être perturbés, mettant en danger la stabilité financière européenne. Ces tensions pourraient se traduire par « des fluctuations désordonnées des devises, des effets négatifs sur la compétitivité commerciale et des variations des coûts de financement pour les États, les entreprises et les banques ».

Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, a rappelé que les marchés avaient déjà été secoués en avril dernier lors du lancement de la guerre commerciale américaine, obligeant à réévaluer le profil de risque des actifs américains. Depuis, le risque d’un conflit commercial majeur semble écarté, mais la BCE souligne que les annonces et revirements liés aux droits de douane restent « une constante du paysage mondial ».

L’institution met également en garde contre l’euphorie entourant l’intelligence artificielle, qui a conduit à des valorisations élevées dans le secteur technologique américain. Selon M. de Guindos, les marchés anticipent un scénario optimiste dans lequel l’IA serait pleinement adoptée et intégrée, mais « la tâche de la banque centrale est d’identifier les faiblesses possibles si ce scénario ne se réalise pas ou s’il y a un accident ».

La BCE se veut toutefois rassurante, précisant que la situation actuelle n’est pas comparable à la bulle Internet du début des années 2000, lorsque de nombreuses start-ups technologiques et sites web avaient atteint des capitalisations boursières astronomiques sans modèle économique viable, avant de s’effondrer.

LNT avec AFP

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