Les réglementations et éthiques liées à l’Intelligence artificielle (IA) en termes de protection et confidentialité des données personnelles ont été, mardi à Rabat, au menu d’un panel d’experts initié dans le cadre du colloque international sur l’IA.
« Les moyens de protéger la vie privée des individus lorsque les systèmes de l’IA collectent et analysent de grandes quantités de données personnelles ? et quelles sont les limites de la collecte et de l’utilisation des données? », telles sont des questions parmi d’autres sur lesquelles se sont penchées les intervenants lors de cet évènement organisé par le Conseil supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS).
Les participants ont, d’emblée, insisté sur l’importance de définir et de mieux cerner l’Intelligence artificielle, en tant que préalable à l’élaboration de toute réglementation régissant ce domaine technologique.
Dans ce sens, le responsable du Programme sciences sociales et humaines au bureau de l’Unesco pour le Maghreb, Armin Ibrisimovic, a mis en avant le rapport de l’organisation onusienne « Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle », dont l’objectif est de servir de base pour mettre les systèmes d’IA au service de l’humanité, des individus, des sociétés, de l’environnement et des écosystèmes, ainsi que de prévenir les préjudices.
Cette recommandation, a-t-il poursuivi, vise à fournir un instrument normatif accepté au niveau mondial qui se concentre sur la définition des valeurs et des principes, mais aussi sur leur application pratique, par le biais de recommandations stratégiques concrètes, mettant fortement l’accent sur l’inclusion, les questions d’égalité des genres et la protection de l’environnement et des écosystèmes.
Pour faire face aux défis de l’IA en termes d’éthiques et de réglementations, le président de l’université Ibn Tofail de Kénitra, Mohamed Laarbi Karkeb, a appelé à développer des technologies de détection avancées et à encourager la recherche en la matière pour maintenir une longueur d’avance sur les créateurs de contenus.
Dans une intervention intitulée « Aspects éthiques et déontologiques du développement de l’Intelligence artificielle », il a plaidé pour encourager les développeurs de technologies à adopter des pratiques transparentes en rendant accessibles les méthodes utilisées et les techniques y afférentes.
Abordant l’aspect juridique de la question, le professeur à l’université Mohammed V (UM5) de Rabat, Mehdi Mounir, a relevé la différence légale existante entre l’Homme et la chose en tant qu’un outil visant à accompagner et faciliter l’existence humaine.
« Avant le développement de l’IA, les progrès numériques étaient perçus comme des moyens visant à rendre plus aisées les tâches propres à l’être humain », a fait remarquer M. Mounir, vice-doyen chargé de la recherche scientifique à l’UM5 de Rabat.
L’avènement de cette nouvelle technologie suscite de nouvelles interrogations, a-t-il fait observer, notant que les experts se demandent si l’intelligence artificielle équivaut à celle de l’être humain tout en s’intéressant aux répercussions légales que cela peut engendrer.
Ce colloque international, qui réunit deux jours durant, des experts nationaux et internationaux, des praticiens, des chercheurs ainsi que des représentants gouvernementaux, se penche sur les implications, les opportunités et les défis liés à l’intégration de l’IA dans le secteur éducatif.
Placé sous le thème « Intelligence artificielle : levier de transformation de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique », cet événement a pour ambition de clarifier et d’approfondir la compréhension des concepts clés liés à l’IA, de discuter des défis et opportunités sociaux découlant de ces technologies et de mettre en lumière l’impact de l’IA dans les domaines de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Il vise également à contribuer à l’élaboration d’une vision nationale et panafricaine de l’IA.
LNT avec Map