
La Direction des Etudes et Prévisions Financières (DEPF) du ministère de l’Economie et des Finances a publié sa dernière note de conjoncture, qui, au même titre que la plupart des analystes financiers, au Maroc comme à l’international, constate que la reprise économique est supérieure aux prévisions.
En effet, explique la DEPF, selon les dernières projections du FMI, la reprise économique mondiale se poursuit, malgré une résurgence de la pandémie. Aux États-Unis, le rebond de la croissance se confirme davantage, soutenu par les politiques budgétaires et monétaires accommodantes et les progrès notables de la campagne de vaccination. La reprise se consolide également dans la zone euro, notamment chez les principaux partenaires commerciaux du Maroc. Au niveau des pays émergents, l’économie chinoise connaît un ralentissement au cours du troisième trimestre tandis que l’économie indienne enregistre un rebondissement après un deuxième trimestre marqué par une forte contraction induite par la propagation de l’épidémie de Covid-19.
Au niveau national, l’activité économique a affiché, durant l’année 2021, un rétablissement progressif et significatif, à la faveur des avancées enregistrées en matière de vaccination, des mesures de relance engagées et des résultats très positifs de la campagne agricole. Cette évolution favorable tient également au net redressement de certains secteurs non agricoles plus particulièrement celui des BTP, des industries manufacturières et de l’énergie électrique en parallèle avec le maintien de l’évolution positive du secteur extractif. Les indicateurs du secteur touristique et du transport semblent augurer d’un redressement à partir de mi-juin, consécutivement à la réouverture progressive des frontières nationaux.
Concernant la demande intérieure, la consommation des ménages continue sa progression, soutenue par l’amélioration des revenus générés par l’excellente campagne agricole, la bonne tenue des transferts des MRE (+45,7% à fin Août), la hausse des créations nettes d’emploi, et l’affermissement des crédits accordés aux ménages et ce, dans un contexte d’inflation maîtrisée. La même tendance apparaît au niveau de l’investissement, stimulée par la poursuite du redressement des importations des biens d’équipement et la hausse des recettes des IDE.
S’agissant des échanges extérieurs, les exportations ont enregistré un niveau record (201,2 milliards de
dirhams), au titre des huit premiers mois de l’année 2021, comparativement aux cinq dernières années. Cette hausse a concerné l’ensemble des secteurs et plus particulièrement celui de l’automobile qui a atteint un niveau record jamais enregistré durant la même période, celui des phosphates et dérivés, et celui du textile et cuir. Parallèlement à cette dynamique, la hausse des importations se poursuit pour l’ensemble des produits (+23,2%). Ces évolutions se sont soldées par un taux de couverture en légère amélioration et un niveau des Avoirs Officiels de Réserve permettant de couvrir 6 mois et 28 jours d’importations de biens et services.
Sur le plan des finances publiques, le déficit budgétaire s’est atténué de 2,3%, en raison notamment de l’accroissement des recettes ordinaires, plus important que celui des dépenses ordinaires et compte tenu d’un excédent des comptes spéciaux du Trésor de 9 milliards de Dirhams.
Quant au financement de l’économie, la croissance des crédits bancaires s’est ralentie par rapport à 2020. Cette évolution est le résultat de la décélération des crédits aux sociétés non financières et ce, en
dépit de l’accélération des crédits aux ménages. En outre, les indices boursiers MASI & MADEX se sont significativement améliorés par rapport à fin décembre 2020.
LNT avec CdP