
La direction des Études et des prévisions financières relevant du ministère de l’Economie et des finances vient de publier sa note de conjoncture relative au mois d’Août 2017. La note fait ressortir « un dynamisme globale favorable de l’activité économique nationale reflété par le bon comportement des baromètres conjoncturels ».
Les indicateurs touristiques en vert
Parmi les principaux volets mis en lumière dans la note de conjoncture, on retrouve le secteur touristique. Le ministère de l’Economie et des finances précise que le taux des arrivées touristiques a connu une hausse de 10,3% au deuxième trimestre 2017, contre 7,9% au premier trimestre.
Cette évolution est la résultante du dynamisme des arrivées des touristes étrangers (+13,7% à fin juin 2017), contre une baisse de 5,6% en juin 2016,. conjuguée. Le taux des MRE a connu également un net rebond de +3,3%, contre +1,7% l’année dernière.
De son côté, le volume des nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement s’est renforcé également de 17,7% à fin juin 2017, après un recul de 3,9% à fin juin 2016.
Concernant les recettes touristiques, elles se sont améliorées de 3,1% à fin juillet 2017, comparativement à la même période de l’année précédente, nourries d’une hausse de 18% au titre du mois de juillet seul, après un léger recul de 0,5% à fin juin 2017 et une augmentation de 3,7% à fin juillet 2016.
Pas moins de 40 millions d’abonnés dans le Royaume
Toujours dans le cadre de la note de conjoncture, le secteur des télécommunications connait également une croissance progressive en 2017, marquant un redressement du parc global de la téléphonie et une croissance toujours soutenue du segment de l’internet. Sur ce point, le parc global de la téléphonie s’est accru, en glissement annuel, de 1,2% à fin juin 2017, à 44,1 millions d’abonnés, après un retrait de 3,9% à fin juin 2016.
Cette évolution a été favorisée par la reprise du parc de la téléphonie mobile à 42,1 millions d’abonnés et ce, grâce au raffermissement du parc mobile post-payé de 10,9%, à près de 3,2 millions d’abonnés, suite au regain d’intérêt des consommateurs aux offres post-payées. De plus, le rythme baissier du parc de la téléphonie fixe a ralenti, passant à -3,7% au lieu de -8,7%, ajoute la note.
Quant au volume du parc global de l’Internet, il a atteint 29,3% en une année, pour compter dans son actif plus de 19,2 millions d’abonnés, avec un taux de pénétration de 55,2%, après 44% à fin juin 2016.
Les indicateurs du secteur du BTP en vert
Au cours du mois de juillet 2017, le secteur du BTP a enregistré une forte reprise des ventes de ciment qui a concerné l’ensemble des régions du Royaume, soit une hausse de 42,2% comparativement au même mois de l’année précédente, après le fort recul enregistré au cours du mois de juin 2017 coïncidant avec le mois de Ramadan (-30,6%). Cette amélioration est due à la reprise de l’activité de l’auto-construction, ainsi que du marché des travaux publics, selon le ministère.
Au titre du premier trimestre 2017, le secteur manufacturier a été marqué par une évolution favorable, caractérisée par la hausse de son indice de production, hors raffinage de pétrole, de 2,3% en glissement annuel, après une augmentation de 2,1% un an plus tôt.
L’indice des prix à la consommation en hausse de 0,3%
Au cours du mois de juin 2017, l’indice des prix à la consommation (IPC) a enregistré une légère hausse de 0,3% en glissement mensuel. Cette évolution recouvre une hausse de l’IPC alimentaire de 0,6% et une stagnation de l’IPC non alimentaire.
La hausse des prix des produits alimentaires a concerné, principalement, les prix de poissons et fruits de mer (+7,8%), des légumes (+2,4%), des viandes (+1%) et des huiles et graisses (+0,6%), atténuée par le retrait des prix des fruits de 3,5% et de ceux du café, thé et cacao de 0,6%.
Les dépenses de biens et services en légère baisse
Contrairement aux indicateurs précédents, le secteur des dépenses de biens et services ne va pas bien. Ils ont reculé de 2,3% pour s’établir à 80,6 MMDH, recouvrant une légère baisse des dépenses de personnel de 0,4% à 52,7 MMDH. En outre, les transferts aux établissements et entreprises publics ont connu également un repli, soit 9,5 MMDH, contre 11,3 MMDH l’année dernière. Les comptes spéciaux du Trésor ne font pas exception; 1,3 MMDH contre 2,7 MMDH.
23,5% des jeunes âgés de 15 à 24 ans au chômage
La note de conjoncture relevant du ministère n’a pas manqué de se pencher sur les indicateurs du chômage au Maroc. Le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter, surtout au milieu urbain. Il s’est établi à 3% pour atteindre 1.123.000 personnes au deuxième trimestre 2017.
Ainsi, le taux de chômage s’est accru de 0,2 point en une année pour se situer à 9,3%. Enu milieu urbain, le taux de chômage s’augmente toujours de +0,6 point, contre une baisse de 0,3 point en milieu rural.
Les hausses les plus importantes du taux de chômage ont concerné les diplômés (+0,7 point à 17%), les femmes (+0,5 point à 13,2%) et les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+0,3 point à 23,5%).
Orientation positive des flux des IDE
Côté financier, les recettes de voyage ont enregistré une progression de 3,1% à 34 milliards de dirhams, au moment où les transferts des MRE se sont quasiment stabilisés (+0,1% à 35,2 milliards de dirhams).
Ainsi, ces deux postes ont permis de couvrir 62,3% du déficit commercial contre 65,6% à fin juillet 2016. Par ailleurs, les flux des investissements directs étrangers au Maroc ont progressé de 33,8% recouvrant un recul des dépenses (-58,4% à 3,1 milliards de dirhams) plus important que celui des recettes (-0,9% à 19,5 milliards de dirhams).
La situation des charges et ressources du Trésor à fin juin 2017 fait ressortir une poursuite de l’allègement du déficit budgétaire pour se situer à 10,9 milliards de dirhams, soit une atténuation de 56,2% ou d’environ 14 milliards de dirhams par rapport à fin juin 2016. En plus de la hausse de l’excédent du solde des comptes spéciaux du Trésor, cette évolution aurait résulté de la hausse des recettes fiscales, conjuguée au léger repli
des dépenses ordinaires.
Les réserves internationales nettes en repli
A fin juin 2017, la masse monétaire (M3) a augmenté, en glissement mensuel, de 1,6% à 1222,9 milliards de dirhams. Cette évolution est due à la hausse des créances sur l’économie et des créances nettes sur l’administration centrale, alors que les réserves internationales nettes se sont repliées.
Les créances sur l’économie se sont accrues, en glissement mensuel, de 2,9% pour atteindre 989,7 milliards de dirhams. Cette évolution recouvre la hausse des crédits bancaires de 3,7% pour se situer à 841,8 milliards de dirhams.
Cette progression a concerné l’ensemble des catégories de crédit, notamment, les facilités de trésorerie (+7%), les crédits à l’équipement (+4%), les crédits à l’immobilier (+0,8%) et les crédits à la consommation (+0,3%). Les créances en souffrance, quant-à-elles, ont reculé, en glissement mensuel, de1,4% après un léger repli de 0,3% le mois précédent, ajoute le ministère dans sa note de conjoncture.
La production céréalière a atteint 203% en 2017
Toujours dans le cadre de la note de conjoncture d’août 2017, la valeur ajoutée agricole aurait connu un net rebond qui est liée à la progression notable de la production céréalière de 203%, par rapport à la campagne précédente.
Dans ce contexte, l’orge a enregistré la plus forte hausse par rapport à la campagne précédente , soit une progression de 366,2% en glissement annuel, suivie du blé dur (+166,2%) et du blé tendre (+166,1%).
En termes d’exportations, le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire a enregistré également une hausse, en valeur, de 10,1%, à fin juillet 2017, impulsée par la bonne dynamique des ventes à l’étranger des secteurs d’agriculture, sylviculture et chasse (+19,5%) et de celles de l’industrie alimentaire (+9,2%).
Imane Jirrari