La DEPF vient de rendre publique sa note de conjoncture trimestrielle qui comporte des éléments fort intéressants sur la conjoncture économique nationale.
En effet, les indicateurs conjoncturels récents, notamment ceux relatifs aux activités sectorielles, attestent de la poursuite du redressement de l’activité économique par rapport à la performance de l’année passée.
Selon les estimations du Département de l’agriculture, la production céréalière au titre de la campagne agricole 2016/2017 devrait atteindre un niveau record de 102 millions de quintaux, en hausse de 203% par rapport à la campagne précédente et de 40,5% comparativement à la moyenne des cinq dernières années. Cette performance est le fruit des conditions climatiques favorables, du niveau record d’utilisation des intrants agricoles et de la hausse de la superficie cultivée en céréales d’automne de plus de 52%. Par ailleurs, le Gouvernement a mis en place plusieurs mesures en vue d’assurer les bonnes conditions de récolte et de commercialisation des céréales.
Activités primaires
Au niveau du secteur minier, la production de phosphate roche s’est appréciée, en glissement annuel, de 7% à fin mars 2017 après +10,2% l’année précédente.
De son côté, la consommation d’électricité s’est affermie de 1,6% par rapport à fin mars 2016, alors que sa production nationale a reculé de 1%.
Les ventes de ciment, principal baromètre du secteur du BTP, ont reculé de 4,7% à fin mars 2017, affichant une atténuation comparativement au repli enregistré fin février 2017 (-7%).
En matière de financement des opérations immobilières, la croissance des crédits à l’immobilier s’est accélérée, enregistrant une hausse de 4,2% à fin mars 2017, après + 0,7% un an plus tôt, confortée par l’évolution toujours favorable des crédits à l’habitat (+4,7%) et par la reprise des crédits attribués à la promotion immobilière (+2,4% après -12% à fin mars 2016) pour la première fois depuis fin janvier 2014.
Au niveau de l’activité industrielle, les derniers résultats de l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib dans le secteur révèlent une amélioration, en glissement mensuel, de la production et du taux d’utilisation des capacités de production au cours du mois de mars 2017 et anticipent une évolution globalement favorable pour le deuxième trimestre 2017.
Du côté des activités tertiaires, les indicateurs du secteur touristique ont maintenu leur performance positive au terme du premier trimestre 2017, notamment, les arrivées touristiques (+7,9%) et les nuitées (+16,3%).
Les indicateurs du secteur du transport, quant-à-eux, poursuivent leur évolution favorable, particulièrement pour le trafic aérien des passagers (+9,3% à fin mars 2017) et l’activité portuaire globale (+10,7% à fin février 2017).
S’agissant du secteur des télécommunications, il continue de tirer profit du dynamisme de l’activité de l’Internet dont le parc global s’est accru, en variation annuelle, de 26,1% à fin mars 2017, portant son taux de pénétration à 53,9% après 42,8% à fin mars 2016.
Les principaux piliers de la demande intérieure, la consommation des ménages et l’investissement, continuent de soutenir la croissance nationale au cours de l’année 2017.
En effet, la consommation des ménages aurait tiré profit des impacts bénéfiques des anticipations favorables au titre de l’actuelle campagne agricole sur le revenu et par conséquence sur la consommation des ménages ruraux, de la bonne dynamique de l’encours des crédits à la consommation (+4,4% à fin mars 2017), de la création de 86.000 postes d’emploi rémunérés au titre du premier trimestre 2017, ainsi que de la relative maîtrise de l’inflation, reflétée par la progression modérée de l’indice des prix à la consommation de 1,3% à fin mars 2017.
En outre, la bonne tenue des importations des biens d’équipement (+10,4% à fin avril 2017), des dépenses d’investissement du budget de l’Etat (+4,5% à fin mars 2017) et des crédits à l’équipement (+6,3% à fin mars 2017), témoignent d’un maintien de l’effort d’investissement en 2017.
Secteur secondaire
Echanges extérieurs
Les échanges extérieurs ont été marqués, à fin avril 2017, par une augmentation de la valeur des exportations de 5%, due, notamment, à la progression des ventes de phosphates et dérivés (+11,5%), de l’agroalimentaire (+5,4%) et de celles des secteurs de l’aéronautique (+10,1%), de l’électronique (+6%) et de l’automobile (+1,5%).
Pour leur part, les importations ont progressé de 10%, tirées par la hausse de la facture énergétique (+48,9%), des achats des produits alimentaires (+5,6%) et le maintien du dynamisme des acquisitions des biens d’équipement (+10,4%) et des produits bruts (+8,9%). Ces évolutions se sont traduites par un déficit commercial des biens de 61,4 milliards de dirhams, compensé à hauteur de 57,9% par les recettes de voyages et les transferts des MRE et ce, malgré leur baisse de 4,5% et de 3,3% respectivement.
Au niveau des finances publiques, la situation des charges et ressources du Trésor fait ressortir une atténuation du déficit budgétaire de 5,7 milliards de dirhams pour se situer à 7 milliards de dirhams à fin mars 2017. Compte tenu de la hausse de l’excédent du solde des comptes spéciaux du Trésor, cette atténuation aurait résulté, particulièrement, de la hausse des recettes ordinaires (+6,6%) à un rythme dépassant celui des dépenses globales (+2,5%).
La croissance de la masse monétaire a poursuivi son ralentissement à fin mars 2017, enregistrant une hausse, en glissement annuel, de 5,2% après +5,5% l’année précédente.
Cette évolution s’explique, essentiellement, par la poursuite du ralentissement du rythme d’accroissement des réserves internationales qui ont augmenté de 4,3% à 246,8 milliards de dirhams, après +7,3% à fin février 2017 et +29,6% à fin mars 2016. En revanche, le rythme de progression des crédits bancaires ainsi que celui des créances nettes sur l’administration centrale s’est amélioré, passant de +1,5% et -11,6%, respectivement, à fin mars 2016 à +4,5% et +9,7% à fin mars 2017.
Le besoin de liquidité des banques s’est accru au cours du mois d’avril 2017, en relation avec la hausse de la circulation fiduciaire.
Dans ce contexte, Bank Al- Maghrib a augmenté le volume de ses opérations d’injection de liquidité, notamment, à travers les avances à 7 jours sur appels d’offre, dont le volume moyen s’est établi à 14,8 milliards de dirhams après 13 milliards en mars 2017. L’encours des opérations de prêts garantis à 1 an, quant-à-lui, s’est maintenu à 4,5 milliards de dirhams. De son côté, le taux interbancaire a stagné, comparativement au mois précédent, s’établissant en moyenne à 2,27%.
Marché interbancaire
Au niveau du marché primaire des bons du Trésor, les levées brutes du Trésor au titre du mois d’avril 2017 se sont repliées par rapport au mois précédent de 83,2% pour se situer à 1,1 milliard de dirhams.
Ces levées ont porté uniquement sur le moyen et le long termes à hauteur de 54,8% et 45,2% respectivement. Compte tenu des remboursements d’un montant de 6,4 milliards de dirhams, l’encours des bons du Trésor s’est établi à 498,6 milliards de dirhams à fin avril 2017, en baisse de 1% par rapport à fin mars 2017, demeurant, toutefois, en hausse de 1,7% par rapport à fin décembre 2016.
S’agissant des taux obligataires, ceux des bons à moyen terme ont enregistré de légères baisses comparativement aux taux des dernières émissions, alors que celui des bons à 30 ans a augmenté de 14 points de base.
Bourse de Casablanca
Les indicateurs de la Bourse de Casablanca ont enregistré une correction à la hausse au cours du mois d’avril 2017. Les indices MASI et MADEX se sont raffermis, respectivement, de 2,3% et 2,4% par rapport à fin mars 2017, ramenant leur performance par rapport à fin décembre 2016 à -0,1% et -0,6%
après -2,3% et -3% le mois précédent.
De son côté, la capitalisation boursière s’est appréciée de 2,1% par rapport à fin mars 2017 pour s’établir à 586,6 milliards de dirhams, enregistrant une légère hausse de 0,6% par rapport à fin décembre 2016 après un repli de 1,5% à fin mars 2017.
Le volume global des transactions, quant à lui, est demeuré faible et a reculé par rapport au mois
précédent de 32,1% pour se situer à 2,2 milliards de dirhams.
LNT avec bulletin DEPF