Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Elysée, le 24 avril 2020 © POOL/AFP/Archives Ludovic MARIN
« L’économie française redémarre doucement », a estimé jeudi sur BFMTV le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui a écarté le rétablissement de l’ISF et toute hausse d’impôts, quatre jours après la fin du confinement.
« Le redémarrage est progressif… Je préfère un redémarrage par étape que brûler les étapes et risquer l’interruption », a déclaré le ministre face au risque d’une seconde vague épidémique.
Il s’agit d' »une crise violente, durable, l’affaire d’années, pas de mois », a encore jugé M. Le Maire, après un confinement qui a fait perdre à l’économie un tiers de son activité durant deux mois.
Le ministre a souligné l’importance de mobiliser pour la reprise l’épargne des Français, qui ont réduit leur consommation.
« Cet argent n’est pas fait pour être taxé par l’État, je veux que nous les incitions à investir dans l’économie française pour qu’elle redémarre », a souligné M. Le Maire.
Mais il a ajouté qu’il ne pensait pas « que la baisse de la TVA soit la bonne mesure pour les secteurs » touchés par la crise ni « la bonne solution pour l’économie française ». Souvent invoquée comme un moyen de relancer la consommation, elle coûterait en outre « des dizaines de milliards d’euros » aux finances publiques.
Bruno Le Maire a aussi fermé la porte à un rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), supprimé en 2018 par le gouvernement, tout en assurant que ce dernier ne reviendrait pas sur les baisses d’impôts décidées depuis 2017.
« C’est très facile de rétablir l’ISF. Si je voulais être populaire, j’irai demain annoncer (…) nous allons rétablir un +impôt sur les riches+ et la France ira mieux. Mais ce n’est pas vrai, c’est un pur mensonge, c’est de la pure démagogie: on l’a fait pendant des années, ça n’a pas marché, ça n’a pas enrichi la France, pas amélioré la prospérité », a affirmé le ministre de l’Économie et des finances.
En outre, « je ne crois pas que revenir sur les baisses d’impôts que nous avons faites serait un bon choix, puisqu’au contraire ça donnait des résultats. La politique fiscale que nous avons menée a rendu le pays plus attractif, a amené des investissements, a donné de la croissance et de la prospérité », a-t-il dit.
« Il y a un combat plus difficile à mener », c’est « la taxation des géants du digital », selon M. Le Maire qui avait appelé la semaine dernière l’Union européenne à rouvrir ce dossier alors que les travaux engagés dans le cadre de l’OCDE « marquent le pays ».
LNT avec Afp