Ce que l’on peut retenir des recommandations des travaux de la 1ère édition de la ‘‘Marrakech International Justice Conference’’, c’est cette volonté manifeste de réconcilier le justiciable avec le tribunal, ou, selon les termes de la recommandation de Marrakech, la consolidation de la confiance des citoyens en la justice.
A ce niveau, les magistrats de plus de 80 pays du monde ont été unanimes. En effet, les participants à la Conférence internationale sur l’indépendance du pouvoir judiciaire, dont les travaux ont pris fin mercredi à Marrakech, ont tenu à se montrer pragmatiques, mais surtout à jour des enjeux de l’heure, notamment ceux en rapport avec les droits de l’homme et les libertés publiques. De quoi, lit-on dans ladite déclaration, répondre aux attentes et aspirations de la société moderne.
La déclaration de Marrakech met toutefois en garde contre la stigmatisation de l’action judiciaire. Elle met en garde aussi contre tout ce qui est en mesure de rendre difficile l’accès à la justice.
Dans ce sens bien précis, on recommande l’adoption de mesures à même de rationaliser les délais judiciaires de traitement des dossiers, et de garantir le droit d’accès à l’information juridique et judiciaire.
Dans la Déclaration de Marrakech, les participants ont estimé indispensable de faire face au défi imposé par la transformation numérique de la justice et ce, à travers la modernisation des services de l’administration judiciaire, l’utilisation optimale des NTIC dans ce domaine et la digitalisation des procédures.
Le renforcement des compétences de l’élément humain et l’amélioration de son rendement au niveau des différentes composantes du système judiciaire, restent toutefois un défi de taille pour l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Dans cette déclaration, on trouve également l’importance de la moralisation du système judiciaire, à travers toutes ses composantes. Il s’agit là, selon les conférenciers, d’une finalité d’ordre sociétal, devant contribuer de manière directe à réaliser la justice escomptée, à asseoir les bases et principes de transparence, d’impartialité, d’égalité des chances, de reddition des comptes et de bonne gouvernance.
Sur un autre volet, les panélistes ont mis en avant l’importance de garantir l’autonomie administrative et financière des Conseils Supérieurs de la Justice. Ils ont mis en relief également le rôle du Parquet Général en tant qu’institution stratégique qui veille à la bonne application de la loi, à la défense de l’intérêt général, à la lutte contre le crime, et à la mise en exécution de la politique pénale.
Organisée du 2 au 4 avril, cette première édition a permis de débattre d’une panoplie de thématiques en rapport avec l’indépendance de la justice, l’efficacité, la moralisation, le rendement… Autant de principes d’une importance fondamentale pour la cohésion sociale.
Hassan Zaatit