Dans la même lignée que le hashtag #Metoo – mouvement lancé par l’actrice Alyssa Mylano suite à l’affaire Weinstein et qui a eu un effet boule de neige partout dans le monde – la mobilisation du #Masaktach prends de l’ampleur dans le royaume. Une réaction immédiate de la toile après que le chanteur Saad Lamjarred a été placé, mardi 18 septembre, en détention provisoire pour « faits caractérisés de viol » sur décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence.
L’initiative se définit comme « un collectif de femmes et d’hommes qui dénoncent les violences et les abus contre les femmes ainsi que la légitimation de la culture du viol au Maroc ». Et fait marquant, Laura Prioul, victime présumée de la star, à également pris part au hashtag en remerciant la communauté de leur soutien.
Un très grand Merci pour les #, les boycotts, les messages de soutien et enfin la justice !!!! ?? #Masaktach
— Laura Prioul (@lora_s_life) 18 septembre 2018
Après une 4ème affaire de viol, la twittosphère s’est insurgée, appelant notamment à l’interdiction d’antenne des chansons de Saad Lamjarred.
On peut respecter la présomption d’innocence et faire preuve d’éthique et de décence en s’abstenant jusqu’à condamnation de diffuser un présumé violeur. #Masaktach
— Zineb L. (@ZeeLara8) 18 septembre 2018
Quand je repense au clip qu’il avait tourné à Paris à sa sortie de Fresnes, et la réaction de ses parents tous fiers. J’ai envie de vomir #Masaktach #SaadLamjarred
— Narcisse (@Words_failed) 18 septembre 2018
Questions : La radio au #Maroc a-t-elle un rôle societal à jouer ? Passer Saad Lamjarred n’est plus une forme de légitimation ? De banalisation de la violence sans même parler de viol ? #Masaktach #LamjarredOut
— Zineb L. (@ZeeLara8) 18 septembre 2018
Hit Radio, première antenne visée par le rassemblement, a rapidement réagi en annonçant cesser la diffusion des tubes du chanteur après la mobilisation du #masaktach. Samira Sitail, Directrice Adjointe de Radio2m a quant à elle affirmer sur twitter « Radio 2M ne fait pas partie des radios qui diffusent les titres de Saad Lamjarred ou qui en font la promotion, et ce quasiment depuis le début de ses démêlés avec la justice française ».
Un hashtag qui rappelle également le #Zankadialna. Suite à l’entrée en vigueur de la loi anti harcèlement, l’initiative née d’un ras-le-bol général, rassemble aujourd’hui près de 12000 femmes et hommes, pour que les femmes marocaines puissent se réapproprier l’espace public et marcher fièrement sans avoir honte ni peur.
Samedi dernier a eu lieu dans les rues de Rabat un rassemblement de femmes dans le calme. Elles défilaient simplement dans la rue, sereinement, la tête haute. Un symbole qui vaut tous les slogans.
« Hier, dans le cadre de #Zankadialna, nous sommes sorties dans la rue. Nous avons fait cela pour toutes les femmes qui y ont été agressées et pour sensibiliser au fait que nous voulons vivre en paix dans nos foyers et dans nos rues ».
D’autres marches performatives sont prévues, pour dénoncer, lancer le débat, et enfin l’espèrent-elles faire avancer les choses.
Aicha Tazi