La Région de Dakhla-Oued Eddahab est l’une des douze régions que compte le Royaume du Maroc. Elle occupe 20% du territoire national et compte aujourd’hui 165 250 habitants contre 36 751 en 1994.
Ces quelques données, parfaitement explicites, justifient à elles seules que l’on s’intéresse plus avant à une région encore largement méconnue de la plupart des nationaux et que La Nouvelle Tribune a choisi de présenter plus exhaustivement à l’occasion du numéro spécial que réalise notre hebdomadaire chaque année lors de la célébration de la Fête du Trône.
Un long parcours
Dakhla-Oued Eddahab est aujourd’hui un véritable chantier à ciel ouvert, marqué par la réalisation de nombreux projets dans de multiples champs d’activités et un essor impressionnant que cette édition spéciale a pour objet de présenter.
Mais, si aujourd’hui, on peut légitimement qualifier cette région de «terre de pépites», une allusion directe à son nom, Oued Eddahab, (Rio de Oro en espagnol), c’est parce qu’elle est incontestablement une terre de richesses encore largement inexploitées, au potentiel immense dans de nombreux domaines.
Pourtant, impossible de se pencher sur l’Économique ou le Social, sans commencer par le commencement, c’est-à-dire le caractère inaliénable de la marocanité de cette région, son attachement profond à la mère-patrie, le Maroc, et les stratégies et visions qui ont été mises en place depuis plusieurs décennies pour assurer le caractère irréversible de son retour dans le giron national.
Après la glorieuse épopée de la Marche Verte en novembre 1975 et la récupération de la Région de Saquiat Al Hamra, c’est le 14 août 1979 que les tribus du Oued Eddahab proclamèrent leur refus des plans sécessionnistes, et marquèrent devant le défunt Roi Hassan II à Rabat, leur indéfectible attachement au Royaume du Maroc.
Depuis cette date, un très long chemin a été parcouru pour conforter cette conviction patriotique des habitants du Oued Eddahab par la mise en place de politiques de développement multisectorielles afin de hausser cette région au même niveau que les autres du Royaume.
En effet, parallèlement aux actions destinées à mettre en échec les manigances et manœuvres des adversaires de notre unité nationale et notre intégrité territoriale dans tous les fora africains et internationaux, une ambitieuse politique de développement a progressivement vu le jour au profit, notamment, de la Région de Dakhla-Oued Eddahab dont la population a été quasiment multipliée par cinq entre 1994 et 2018 !
Et, c’est véritablement avec le règne de SM le Roi Mohammed VI que des stratégies structurantes ont été implémentées, au début donc de la décennie 2000.
En effet, une idée-force est venue organiser tous les efforts de développement, exprimés par les investissements massifs de l’État dans la Région de Oued Eddahab dans les secteurs infrastructurels (ports, routes, aéroport, etc.), économiques et sociaux, celle d’ériger les Provinces du Sud en modèles de développement régional, dont l’implémentation serait progressivement étendue aux autres régions du Royaume.
La matérialisation suprême de cette idée est venue avec la Constitution du 1er juillet 2011, massivement approuvée par tout le peuple marocain et qui redéfinissait notamment le concept de région avec douze entités à l’échelle du territoire national.
Mais en vérité, cette démarche a pris corps dès le mois d’avril 2007 avec la présentation au Conseil de Sécurité de l’ONU du «plan d’autonomie élargie» qui exposait les modalités pratiques d’une déclinaison qui, tout en garantissant la souveraineté du Maroc sur les provinces sahariennes, offrait à la communauté internationale une démarche sérieuse, responsable et constructive, dans la perspective d’un règlement politique durable et pacifique de la question du Sahara marocain.
Le Plan et ses suites
Cette option, la seule valable au demeurant, parce que souple, audacieuse et dans le même temps conforme aux droits imprescriptibles du Maroc et de son peuple, mais également aux grands principes du Droit international, inspiré d’ailleurs des formules étrangères les plus convaincantes en ce domaine, (modèles espagnol, allemand, suisse, etc.), se devait d’être déclinée sur le terrain.
Cela, à la fois pour prouver la qualité de cette démarche, mais également traduire dans les faits ce que pourrait être une autonomie élargie en termes de développement infrastructurel, économique, social, mais aussi politique.
Car, comme on le sait, la Région de Dakhla-Oued Eddahab a connu, régulièrement, des processus électoraux, (locaux, municipaux, provinciaux et régionaux), à l’instar des autres régions du Royaume, se dotant ainsi de la légitimité incontestable que confèrent des élections libres et démocratiques, marquées notamment par des taux de participation élevés des citoyens-électeurs et jamais à ce jour entachées par des contestations de résultats.
Cela a eu pour résultat qu’aujourd’hui, plus que jamais, Dakhla-Oued Eddahab jouit des conditions subjectives et objectives qui lui permettent de décliner, au profit de ses habitants et de la communauté nationale, tous les axes d’un développement autonome, en jouissant des budgets conséquents qui lui sont alloués par les pouvoirs publics, en décidant par ses propres mécanismes institutionnels (la Région) des affectations et projets, en profitant également des fortes opportunités que recèle le Plan de Développement des Provinces du Sud, véritable Vade-mecum exhaustif et ambitieux pour tous les responsables locaux, qu’ils soient les représentants des administrations centrales ou les élus.
Dakhla-Oued Eddahab est ainsi l’exemple réussi d’un processus aussi original que convaincant, dotant les habitants des réels pouvoirs décisionnaires dans des domaines stratégiques, promise au plus bel avenir grâce à ses potentialités et les richesses multiples qu’elle recèle, devenue, en l’espace de quelques décennies, une région au PIB le plus élevé du Royaume, où le niveau de vie est très supérieur à la moyenne nationale, où les minima sociaux sont les plus performants et les plus accomplis.
Tel est le résultat d’une vision, incontestablement portée par SM Le Roi Mohammed VI et ardemment voulue et soutenue par tous les Marocains, de Tanger à Lagouira !
Fahd YATA
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Remerciements
Ce spécial «Dakhla-Oued Eddahab, terre de pépites», n’aurait pu voir le jour sans l’aide précieuse et la coopération active de plusieurs personnes, officiels, élus, hauts fonctionnaires, délégués régionaux de départements ministériels, mais aussi opérateurs économiques, personnalités de la société civile. Qu’il nous soit permis de citer nommément tout particulièrement M. Lamine Benomar, Wali de la Région de Oued Eddahab et de Dakhla, qui nous a prodigué ses précieux conseils, Mme Laila Ouachi, DG de OL Consulting, qui a si bien balisé le terrain pour notre immersion de plusieurs jours à Dakhla, M. Othman Senoussi, Dg du Groupe éponyme, pionnier de l’industrie hôtelière de Dakhla et «découvreur» du kitesurf sur la lagune, M. Sidi Slouh Joumani, Président du Conseil municipal et M. Sidi Ahmed Bekkar, Président du Conseil provincial de Dakhla, pour les commentaires et analyses sur le contexte général de la ville et de la région, M. Réda Chami, Directeur général de King Pélagique Group et M. Omar Ben El Kahla, proche collaborateur des frères Senoussi et qui dirige sur le terrain les activités hôtelières du groupe. Qu’ils soient ici tous remerciés pour leur aide ainsi que les Directeurs régionaux du CRI, du HCP, de l’Équipement, de l’ANP, du Tourisme, etc., sans lesquels ce travail n’aurait pu être accompli.
Les principales dispositions du Plan d’autonomie élargie
Le projet marocain d’autonomie s’inspire des propositions pertinentes de l’ONU et des dispositions constitutionnelles en vigueur dans les États géographiquement et culturellement proches du Maroc, et s’appuie sur des normes et standards internationalement reconnus. Dans le respect des principes et des procédures démocratiques, les populations de la Région autonome du Sahara, agissant par l’intermédiaire d’organes législatif, exécutif et judiciaire auront, dans les limites territoriales de la Région, la compétence notamment dans les domaines:
– De l’administration locale, de la police locale et des juridictions de la Région ;
– Économique : le développement économique, la planification régionale, l’encouragement des investissements, le commerce, l’industrie, le tourisme, et l’agriculture;
– Du budget et de la fiscalité de la Région;
– Des infrastructures : l’eau, les installations hydrauliques, l’électricité, les travaux publics et le transport;
– Social : l’habitat, l’éducation, la santé, l’emploi, le sport, La sécurité et la protection sociales;
– Culturel, y compris la promotion du patrimoine culturel sahraoui hassani ;
– De l’environnement. La Région autonome du Sahara disposera des ressources financières nécessaires à son développement dans tous les domaines.
Ces ressources seront notamment constituées par : Les impôts, taxes et contributions territoriales édictés par les organes compétents de la Région ; Les revenus de l’exploitation des ressources naturelles affectés à la Région ; La partie des revenus des ressources naturelles situées dans la Région et perçus par l’État; Les ressources nécessaires allouées dans le cadre de la solidarité nationale ; Les revenus provenant du patrimoine de la Région. L’État conservera la compétence exclusive, notamment sur : Les attributs de souveraineté, notamment le drapeau, l’hymne national et la monnaie ; Les attributs liés aux compétences constitutionnelles et religieuses du Roi, Commandeur des Croyants et Garant de la liberté du culte et des libertés individuelles et collectives ; La sécurité nationale, la défense extérieure et de l’intégrité territoriale ; Les relations extérieures ; L’ordre juridictionnel du Royaume.
La responsabilité de l’État dans le domaine des relations extérieures sera exercée en consultation avec la Région autonome du Sahara concernant les questions qui se rapportent directement aux attributions de cette Région. La Région Autonome du Sahara peut, en concertation avec le Gouvernement, établir des liens de coopération avec des Régions étrangères en vue de développer le dialogue et la coopération inter-régionale. Les compétences de l’État dans la Région autonome du Sahara, telles que prévues au paragraphe 13 ci-dessus, seront exercées par un Délégué du Gouvernement. Par ailleurs, les compétences qui ne sont pas spécifiquement attribuées seront exercées, d’un commun accord, sur la base du principe de subsidiarité. Les populations de la Région autonome du Sahara sont représentées au sein du Parlement et des autres institutions nationales. Elles participent à toutes les consultations électorales nationales.