Située sur la côte atlantique du Royaume, la région de Dakhla-Oued Eddahab représente 20% du territoire marocain et compte plus de 163 000 habitants, dont 49% sont âgés entre 15 et 39 ans. La région dispose d’une façade maritime de 667 km, qui fait d’elle une des plus riches en poissons du Maroc avec une production halieutique qui représente environ 65% de la production nationale.
Ces dernières années, la région a connu un développement spectaculaire sur tous les niveaux. Plusieurs projets ont été lancés dans les secteurs économique, social, environnemental, et d’infrastructures.
Projets et réalisations de la région
Entre 2007 et 2015, des investissements qui s’élèvent à 117 millions de dirhams ont été réalisés au niveau de la région dans le secteur de la pêche maritime, dans le but d’augmenter la capacité de commercialisation des produits de mer.
Le plan de développement de la régional (PDR) 2016-2021, lancé par le Roi Mohammed VI, et auquel une enveloppe de 17.75 milliards de dirhams a été dédié, dont 6,6 milliards de dirhams seront alloués par l’Etat, prévoit la réalisation de 7 programmes structurants.
Ces derniers devraient contribuer à la valorisation des produits de la pêche pour une enveloppe de 1,2 milliard de dirhams, mais aussi au développement de l’aquaculture (2,8 MMDH).
La construction d’une station de dessalement de l’eau de mer pour l’agriculture d’une capacité de 100 000 m3/jour est également prévue pour un budget de 1,3 milliard de dirhams.
Une enveloppe de 581 MDH est consacrée à l’éco-tourisme, 116 MDH pour la protection des écosystèmes et 1,7 MMDH pour le raccordement de la ville de Dakhla au réseau national d’électricité.
Ces programmes structurants portent aussi sur la réalisation du port Dakhla Atlantique, qui devrait soutenir le développement économique, social et industriel de la région dans tous les secteurs productifs.
En plus de ces grands projets, la région s’est dotée de programmes de proximité pour une enveloppe de 2,6 MMDH, qui s’articulent autour de 4 axes, à savoir le renforcement des infrastructures, la promotion de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, la qualification de l’élément humain, et le développent de la culture.
Le programme de développement prévoit également la création d’un pôle logistique et d’une zone franche près du nouveau port, la réalisation d’une aerocité, le développement d’un pôle touristique écologique à la baie de Oued Eddahab et la valorisation des centres historiques.
«Ces différents volets forment le socle de notre PDR qui se veut durable et intégré et offre de grandes opportunités de partenariats, de coopérations et d’investissements aux acteurs économiques nationaux et étrangers», explique M. Yanja El Khattat, président de la région.
La réalisation de la route express Dakhla-Agadir, de près de 1600 km, est également en projets, ainsi qu’une ligne nationale qui devrait recorder la ville de Dakhla avec le réseau routier national.
En ce qui concerne l’enseignement et la santé, le PDR prévoit la construction d’une école supérieure d’économie et de gestion, des instituts de formation en tourisme et à différents métiers… ainsi que la mise à niveau des infrastructures scolaires et des services sanitaires.
Le plan de développement régional comprend en tout 34 programmes qui devraient à terme contribuer à l’augmentation du PIB régional, l’amélioration des services sociaux, la réduction du chômage de 10,1% en 2017 à 8% en 2022 et à 6% en 2025, avec la création de près de 24 000 postes d’emploi, la protection de l’environnement, etc.
Le tourisme à Dakhla
La région est l’un des sites touristiques prisés pour les sports nautiques grâce à ces 667km de côtes. Le windsurf et le kitesurf ont bâti la réputation de Dakhla comme étant l’endroit idéal pour apprendre ces sports et les pratiquer toute l’année.
La ville de Dakhla dispose d’un aéroport pouvant accueillir plus 300 000 passagers par an. Elle est reliée à Casablanca à raison de 10 vols réguliers et à Las Palmas à raison de deux vols hebdomadaires. En 2017, la compagnie Transavia a ouvert une ligne Paris-Dakhla, le seul vol direct qui lie la ville au continent européen.
Ces dernières années, Dakhla connait une évolution touristique énorme. En effet, la ville a enregistré en 2017 près de 117 000 nuitées dans les hôtels classés contre 40 000 nuitées en 2012. Le ministère délégué du tourisme estime que le chiffre serait plus élevés si l’on prenait en considération les sous-déclarations. Les touristes, qui sont majoritairement des Français (40 000 unités enregistrées en 2017) et des Espagnols (10 000 nuitées en 2017), viennent essentiellement pour les spots de glisses, selon le centre régional du tourisme.
La ville de Dakhla accueille annuellement des événements sportifs qui contribuent encore plus à son expansion touristique. Les politiques publiques ambitionnent de faire de la ville une destination de référence en matière de tourisme écologique et durable au Maroc et en Afrique du Nord.
Aujourd’hui, la ville dispose de 580 chambres d’hôtels et ambitionne d’atteindre 1000 chambres à l’horizon 2020. Une dizaine d’hôtels sont en constructions dans le cadre du PDR, qui devraient hisser le nombre de touristes dans la région à 150 000 à l’horizon 2025.
En effet, la richesse naturelle et écologique qui caractérise la région lui permet de développer son offre touristique particulière autour du tourisme écologique balnéaire (la baie de Dakhla) et du désert. Cette offre devrait être renforcée par de nouvelles formes d’hébergement contextuelles et attractives et donc le développement de la capacité litière, la mise à niveau de celles existantes, le renforcement de la mobilité aérienne et terrestre …
Un financement de 560 millions de dirhams est prévu pour les projets touristiques, dont 89 millions de dirhams alloués par l’Etat, qui seront consacrés aux projets écologiques et qui devaient avoir une répercussion positive sur la population locale notamment au niveau de l’emploi.
Asmaa Loudni