La Chine a accusé jeudi les Etats-Unis et quatre de leurs alliés occidentaux de se livrer à une « campagne de désinformation » après la publication d’un rapport qui affirme que Pékin a parrainé une cyberattaque contre leurs intérêts.
« Il s’agit d’un rapport qui présente de graves lacunes et qui est extrêmement peu professionnel », a déclaré au cours d’une conférence de presse Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« Il est clair qu’il s’agit d’une campagne de désinformation collective des pays de la coalition Five Eyes, lancée par les États-Unis à des fins géopolitiques », a-t-elle poursuivi.
L’alliance « Five Eyes » est un réseau de collaboration dans le renseignement qui comprend l’Australie, les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande – soit des pays qui ont pour la plupart des différends avec la Chine, à des degrés divers.
Dans un avis commun, les autorités de ces Etats ont mis en garde contre « un groupe d’activités » malveillant associé à « un cyber-acteur parrainé par l’Etat de la République populaire de Chine, également connu sous le nom de Volt Typhoon ».
Il y est affirmé que les pirates informatiques ont discrètement infiltré les « infrastructures essentielles » américaines.
« Comme chacun le sait, l’alliance Five Eyes est la plus grande organisation de renseignement du monde et l’Agence nationale (américaine) de sécurité (NSA) est la plus grande organisation de piratage informatique du monde », a dit Mao Ning.
« Le fait qu’ils s’associent pour publier un tel rapport de désinformation est en soi ironique ».
La NSA, souvent dénoncée par Pékin, a été rendue célèbre par un de ses anciens informaticiens, l’Américain Edward Snowden, qui avait révélé l’existence d’un système américain de surveillance mondiale des communications et en particulier d’internet.
Dans un communiqué séparé, le groupe américain Microsoft a assuré que Volt Typhoon était actif depuis la mi-2021 et qu’il avait ciblé, entre autres, des infrastructures essentielles dans l’île de Guam, qui héberge une importante base militaire américaine dans l’océan Pacifique.
Cette campagne risque de « perturber les infrastructures de communication essentielles entre les Etats-Unis et la région asiatique au cours de crises futures », a averti Microsoft.
LNT avec Afp