Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
Derrière les barreaux, le Covid-19 fait des ravages. Les détenus, aussi bien que les fonctionnaires, vivent l’angoisse et la peur de la contamination. La Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion, elle, a du pain sur la planche. La situation reste alarmante. Loin d’être maîtrisée, en tout cas dans certaines régions, comme laissent présager les autorités pénitentiaires du pays. L’état des lieux.
Ouarzazate, le 23 avril dernier. La prison locale de la ville s’est vite transformée en un foyer de contamination, avec 133 cas de contamination au nouveau coronavirus décelés dans un premier lieu. Aujourd’hui, et à en croire l’administration pénitentiaire, 189 cas ont été totalement rétablis, sur les 241 détenus dont la contamination au virus a été déjà annoncée, tandis que les résultats du deuxième test auquel ont été soumis 16 pensionnaires se sont avérés négatifs. Par ailleurs, le nombre des cas positifs s’établit à 36 pour le moment.
Ces chiffres viennent ainsi gonfler le bilan global des contaminés en prison, puisque d’autres cas ont aussi été décelés dans les prisons de Marrakech, Tanger, Ain Borja à Casablanca, Kénitra, Ait Melloul…
Au niveau de la région de Tanger-Tétouan-El Hoceima, 60 détenus ont été testés positifs dans la prison locale Tanger 1.
Outre les 15 pensionnaires dont la contamination a fait l’objet d’un communiqué officiel, les résultats de 45 autres détenus se sont révélés positifs. Trois de ces détenus ont été transférés à l’hôpital pour suivre le protocole de traitement, alors qu’il a été procédé à la mise en quarantaine du reste dans un quartier isolé au sein de l’établissement.
Au niveau de la région de Marrakech-Safi, les résultats du test auquel ont été soumis les fonctionnaires du premier groupe avant la prise de service ont révélé trois cas positifs dans la prison locale l’Oudaya, deux à celle d’Essaouira et un seul cas dans la prison locale de Benguérir.
Concernant la région Souss-Massa, les résultats du test des fonctionnaires du premier groupe avant leur prise de service ont révélé un seul cas dans la prison locale d’Ait Melloul 2 et un cas dans celle d’Ait Melloul 1.
Il a été décidé également de soumettre ces cas dans les deux régions à un deuxième test en les excluant tous, avec leurs contacts parmi les fonctionnaires, du service dans les établissements pénitentiaires concernés.
L’administration pénitentiaire précise par ailleurs que l’autorité judiciaire compétente a décidé de poursuivre en état de liberté le détenu ayant rejoint la prison locale de Béni-Mellal et dont la contamination au coronavirus a été constatée.
3.700 fonctionnaires de l’Administration pénitentiaire dans 67 établissements pénitentiaires, sur 4.280 au total, ont été soumis au test. L’ensemble des détenus testés positifs seront soumis à un deuxième test, indique la DGAPR, faisant remarquer qu’aucun nouveau cas de contamination n’a été enregistré ni parmi les fonctionnaires ni parmi les pensionnaires des établissements pénitentiaires relevant des régions de Casablanca-Settat, Béni-Mellal-Khénifra, Laâyoune-Sakia El Hamra, Dakhla-Oued Eddahab, Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès, Daraa-Tafilalet et l’Oriental.
Pour rappel, le pays compte près de 80 000 détenus. Dès le début d’avril, plus de 5 654 détenus ont été libérés pour réduire les risques de propagation dans les établissements pénitentiaires. Des mesures préventives ont été également mises en place.
Néanmoins, la situation n’est pas aussi rassurante, d’autant plus que le surpeuplement des prisons, un point noir dans la politique pénitentiaire marocaine, bat son plein à l’heure de l’état de siège sanitaire, qui affiche jusqu’à présent un total de plus de 5 000 personnes poursuivies par les parquets pour violation du décret-loi n° 2.20.292.
Hassan Zaatit