
Ci-après un appel au secours sur l’état désastreux des métiers de la restauration classée au Maroc et surtout à Marrakech.
– Absence totale de manifestation de la part d’instances représentative ou corporation de la profession de restaurateurs classés à Marrakech.
– Pareil pour les pseudos associations ou fédérations à l’échelle nationale.
– Silence total du ministère du tourisme dont dépend la restauration classée via la délégations régionale du tourisme qui classe les établissements.
– Plus aucun acteur de la restauration classée n’ose revendiquer, demander des aides financières chômage partiel, allègement fiscale, faire valoir ses droits à cause des intimidations au lendemain du premier confinement (pour rappel 76 fermetures administratives et retrait de la licence de débit de boisson ont eu lieu à Marrakech suite au passage de la délégation qui venait de Rabat)
– Personne non plus ne met en évidence le caractère illogique des fermetures arbitraires des restaurants classés puisque les cafés au capacités d’accueil bien plus importantes restent ouverts toute la journée, idem pour les hôtels et snacks. Sans parler des indicateurs sanitaires (cas et mortalité) qui sont en forte baisse depuis quelques temps.
– Les hôtels qui affichent complet, bénéficient encore du chômage partiel et d’autres allègements fiscaux, eux continuent par ailleurs à servirent leurs clients dans leurs restaurants jusqu’à 20h et font exploser leur chiffre d’affaires room service après 20h00. Ils n’ont plus à ce soucier de la concurrence des restaurants.
– Apres 7 mois de fermeture liée au premier confinement, puis de nombreuses restrictions notamment au niveau de la capacité d’accueil autorisée et des plages horaires de service, La restauration classée est encore systématiquement stigmatisée marginalisée intimidée sans la moindre contrepartie pour supporter ses charges fixes, ses crédits bancaires, ses pertes d’exploitation, se trouvant ainsi dans un état d’agonie. Beaucoup ont fait faillite d’autres s’accrochent encore mais plus pour longtemps, les restaurateurs se sentent abandonnés de tous et surtout des pouvoir publics et élus locaux lâchent.
– La restauration classée qui sublimait autrefois la destination de Marrakech et contribuait autant à son attractivité et rayonnements que ses sites historiques, c’est vu sacrifiée sur l’autel de la crise sanitaire non pas parce qu’elle favorise la prolifération du covid de part sa nature conviviale, ou « non essentielle » mais bien parce que la restauration classée est exercée par des indépendants même pour les plus gros acteurs. Ces restaurateurs indépendants pour ne prendre que l’exemple de Marrakech, sont souvent expatriés, évoluant chacun de leurs côtés sans appartenance associative, corporatiste politique ou syndicale et donc pas vraiment de moyens d’influencer le pouvoir décisionnel local et encore moins national. Pourtant à Marrakech, ils représentent plus de 160 établissements, plus de 10 000 employés, des filières de fournisseurs spécialisés… et surtout des milliers de familles donc de foyers qui se retrouvent sans le moindre revenus. Cette situation désastreuse concerne aussi Agadir, Casablanca, Tanger, bizarrement pas Rabat… mais le cas de Marrakech est bien plus grave car à la différence des autres villes, le tourisme y est la première source de revenu. Le pouvoir d’achat globale y est le plus impacté.
Au-delà des autres secteurs d’activité épargnés dieu merci, pensez vous que des usines aux ligne de productions interminables, climatisées, ou se concentrent parfois des centaines voir plus de travailleurs à la chaîne (comme dans la confection, conditionnement, conserverie etc..) soit moins vecteur de propagation du virus qu’un restaurant en moyenne de 50 couverts assis ?????
Pensez vous qu’un restaurant soit plus vecteur du virus qu’un bus ou s’entassent les usagers ou même un train un car ou encore les administrations publiques qui laissent les gens s’agglutiner dans des queues à leurs entrées ou encore des supermarchés hypermarchés ou boulangerie ??
La restauration classée est peut-être « non essentielle », mais est ce que ses employés le sont aussi est ce que les familles entières qui vivent de ses métiers le sont également, n’ont ils pas droit à un revenu, une vie digne?
Les pouvoirs publiques et le gouvernement marocain ont abandonné et sacrifié la restauration classée probablement par mimétisme de ce qu’il se fait en Europe mais surtout en France, sauf que en France les salariés de la restauration perçoivent 80% de leurs salaires, les gérants perçoivent jusqu’à 10500 euros par mois pour faire face a leurs charges fixes, loyers. En France les restaurants ne payent plus de redevance, ne payent plus leurs charges patronales, ont accès à des crédits à taux nuls, leurs assurances annulent les cotisations à défaut d’indemniser les pertes d’exploitation …
Au Maroc aucune disposition n’a été prévue pour soulager notre profession. Nous n’avons eu que 48h pour écouler nos stocks qui étaient importants puisque l’annonce était survenue la veille des périodes festives et de la haute saison.
RD
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