
Abdellatif Maâzouz, président de l'Alliance des économistes istiqlaliens
L’AEI invite le Gouvernement et les opérateurs économiques à œuvrer solidairement et à prendre des mesures significatives pour sauvegarder nos entreprises et préserver nos emplois. Elle les appelle aussi à accorder une importance particulière et à aider solidairement les ménages et personnes vulnérables en vue de supporter les effets de la crise résultant de la propagation du COVID 19 pour en limiter les conséquences économiques et sociales.
Sur les plans économique et social, l’AEI tient à exprimer son inquiétude quant aux conséquences des arrêts d’activité provoqués par cette pandémie. Ces effets risquent, si on n’y prend garde, de provoquer des défaillances d’entreprises en série, particulièrement des milliers de PME, de TPE et d’auto-entreprises opérant dans des secteurs qui pèsent lourd dans notre PIB, et qui emploient des centaines de milliers de personnes, aussi bien dans le formel que dans l’informel.
‘‘Nous citons particulièrement : l’artisanat, l’hôtellerie, les loisirs, la restauration, le transport touristique, les transports urbain, interurbain et de marchandises, le petit commerce de proximité, les services aux entreprises (incluant le travail intérimaire), les services aux personnes (incluant les hammams, les salles de sport, les coiffeurs, le gardiennage…), le textile et cuir, le bâtiment, la filière automobile, ainsi que l’agriculture, déjà fortement affectée par la sécheresse’’, dit-on dans un communiqué de l’Alliance. Et de poursuivre que dans la continuité de son communiqué du 8 mars 2020, l’AEI se félicite de la création du « comité de veille économique » et de ces deux premières décisions (rééchelonnement des crédits bancaires et suspension des paiements à la CNSS) qui, bien qu’elles soient un bon début, restent très insuffisantes par rapport aux besoins perceptibles : ‘‘Dans le cadre d’un grand élan de solidarité et de mobilisation nationale pour dépasser cette situation exceptionnelle, mais néanmoins générale, l’AEI propose, à nouveau, au Gouvernement, de prendre des mesures courageuses, significatives et accessibles aux bénéficiaires, permettant de sauvegarder nos entreprises, toutes tailles confondues, de préserver nos emplois et de soutenir les personnes et ménages les plus vulnérables qui seront fortement touchés par cette crise, notamment ceux qui n’ont pas de revenus réguliers (travailleurs indépendants, journaliers, auto-entrepreneurs, petits commerces, artisans, etc) et ceux obligés de travailler dans l’informel’’.
Dans ce cadre, l’AEI propose au gouvernement de prendre les 3 catégories de mesures suivantes : Restaurer la confiance et aider les entreprises, notamment les PME, les TPE et les artisans, à survire et à préserver les emplois à travers, entre autre, le report des échéances fiscales (IS, IR, Droits de Douane) dues par les PME et TPE, ainsi que par toutes les entreprises des secteurs affectés par la crise, jusqu’à la reprise normale de l’activité, la suspension immédiatement des ATD instruites au profit du fisc et de la CNSS et proposer des solutions amiables et sans majorations aux créanciers, le report des délais, simplifier et clarifier davantage les déclarations fiscales rectificatives prévues dans le cadre de la loi de finances 2020, Offrir un abattement de 50% des charges sociales et fiscales sur salaires au titre des deuxième et troisième trimestres 2020 à toute entreprise des secteurs affectés, s’engageant à préserver ses emplois…
La deuxième catégorie concerne le lancement des actions de solidarité au profit des activités directement touchées par les fermetures et des ménages vulnérables ne bénéficiant pas de revenus réguliers.
La troisième catégorie des mesures recommandées se rapporte à la mobilisation des ressources exceptionnelles pour financer l’ensemble de ces actions… En tout, ce sont 20 mesures urgentes que les économistes istiqlaliens invitent le Gouvernement à prendre en considération dans son combat contre le Covid-19.
LNT