Si l’adoption du télétravail, en cette période de crise sanitaire, a permis à plusieurs structures de rester productives, ce mode de travail a aussi entraîné des risques pour les systèmes d’information des entreprises et des administrations, voire même pour les particuliers.
Face à l’explosion des attaques informatiques durant cette période, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a tiré la sonnette d’alarme. Le patronat vient, en effet, de publier un guide de bonnes pratiques sur la cybersécurité à destination des entreprises, pour les aider à réagir efficacement devant ces nouvelles menaces.
« Ce guide vient dans un moment où l’ensemble des entreprises marocaines ont en besoin », a indiqué Rachid Ressani, président directeur général d’IT Road Consulting, notant que ce document est cadré vers l’essentiel en matière d’implémentation d’une stratégie de cyberdéfense.
Toute entreprise pourra le considérer comme base de référence pour entamer un vrai chantier interne de cyberdéfense. Il s’agit d’un vrai support pour toute organisation souhaitant renforcer la composante de sécurité au niveau de sa chaine de valeur métier, a-t-il relevé.
M. Ressani a, de même, appelé à s’appuyer sur la Directive nationale de la sécurité des systèmes d’informations (DNSSI) qui permet à tous les top management d’initier une démarche de transformation intégrant la sécurité comme axe majeur de gouvernance, et comme principal pilier sur lequel peut reposer la dynamique de dématérialisation ou de transformation digitale de leur écosystèmes.
Le secteur de la cybersécurité au Maroc reste parmi les secteurs connaissant « une vitesse de maturité exponentielle », et ce depuis la création de plusieurs organes de gouvernance nationale, ayant œuvré à ce que ce secteur puisse « s’industrialiser et monter en maturité », a fait savoir M. Ressani.
« Le Maroc est contraint d’accélérer la cadence en matière de transformation digitale, au niveau aussi public que privé, afin de pousser l’ensemble des opérateurs à s’orienter vers des usages à forte composante digitale », a-t-il souligné, notant que « ces usages sont souvent exposés à des menaces et des vulnérabilités assez poussées en matière de risque de piratage ou de hacking ».
Pour Amine Raghib, youtubeur, blogueur et passionné des nouvelles technologies, la crise liée à la pandémie a mis en évidence l’importance de la digitalisation dans divers domaines. Cependant, « l’évolution du secteur de la cybersécurité au Maroc ne s’aligne pas à l’accélération de l’usage de ces solutions digitales par les entreprises marocaines ».
Tout système informatique sécurisé permet d’assurer une protection totale du système d’information et par voie de conséquence, de protéger la confidentialité pour toutes les communications de cette organisation, a expliqué M. Raghib, ajoutant que le volume énorme d’échange d’informations au quotidien nécessite un haut niveau de sécurité, afin de minimiser les risques et maximiser l’efficacité.
Avec la propagation de la pandémie, toute organisation est de plus en plus dépendante aux technologies de l’information et Internet, a-t-il fait remarquer, soulignant que certaines structures déploient leurs efforts pour combler leur déficit, « sans pour autant penser à la sécurisation de leur système ».
Bien que l’adoption de solutions numériques ait joué un rôle important dans la réduction du risque de contracter le virus, en permettant aux gens de continuer à travailler et à étudier, elle a néanmoins contribué à accroitre les défis liés à la cybersécurité.
LNT avec MAP