La corruption, encore et encore ! Le phénomène prend de l’ampleur. Il est partout. Tous les secteurs sont touchés. Et tout ce qui se fait pour le contrer n’arrive toujours pas à aboutir. On aurait pu croire qu’avec la « stratégie nationale de lutte contre la corruption » et les volontés manifestes des partis politiques, à commencer par le PJD qui a fait de ‘‘Moharabat Al Fassad’’ son cheval de bataille électorale, que les mafias de la corruption allaient être inquiétées ou sanctionnées. Seulement, la réalité est toute autre. La corruption est bien trop ancrée dans les mentalités des uns et des autres pour que le changement s’opère de la manière escomptée. Transparency Maroc, tout comme d’autres ONG, n’a pas pu changer la donne. C’est dire que le corps des corrompus est beaucoup plus puissant qu’on peut l’imaginer. Devant ce triste spectacle, la Justice reste le secteur le plus corrompus chez nous. En effet, selon l’indice mondiale de la corruption, le Maroc occupe la 90ème place sur 175 Etats. Il a une note de 37 sur 100. Selon Transparency Maroc, cela prouve que l’on est bien loin des objectifs souhaités par toutes les politiques publiques menées contre le phénomène de la corruption. Ce classement, ajoute l’ONG, laisse croire que la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption, entrée en vigueur fin 2015, en plus de tous les discours donnés en la matière, seraient qu’un élément de propagande politico-médiatique.
Le ‘‘Baromètre Mondial de la Corruption’’ vient de publier les résultats d’une enquête sur la corruption dans les institutions publiques marocaines. Ainsi, sur un échantillon de 1200 personnes, les réponses obtenues font état d’un constat hallucinant pour certains, mais qui ne surprendra personne au Maroc, dans la mesure où les contribuables croient peu à l’honnêteté de notre système judiciaire. Selon ce baromètre, les tribunaux sont touchés par la corruption à hauteur de 49%. La sûreté vient juste après avec 39%, et la santé en troisième position, avec 38%. Les administrations publiques restent dans le top 5 avec 33%. L’école publique, en plus de ses problématiques complexes, figure sur la liste du baromètre avec 13%. Hallucinant.
Ainsi, les résultats de ce baromètre démontrent, selon Transparency Maroc, que la situation de la corruption au Maroc reste inchangée depuis six ans déjà, malgré tout ce qui a été entrepris pour combattre le phénomène. Mais la difficulté dont souffre le Maroc pour y remédier, est le point qui inquiète le plus les amis d’Akesbi. Cela veut-il dire que la corruption au Maroc finira par devenir incurable ? La question mérite d’être posée…