The Philippine economy has been devastated by virus lockdowns © AFP Lisa Marie David
Les Philippines sont entrées en récession après avoir enregistré au deuxième trimestre la pire contraction de PIB depuis le début des relevés, selon des chiffres annoncés jeudi, l’activité ayant été plombée par l’impact du coronavirus.
Le Produit intérieur brut (PIB) a reculé de 16,5% au deuxième trimestre par rapport à la même période en 2019, a annoncé l’Autorité philippine des statistiques. Ce recul, le plus important enregistré depuis le début des relevés en 1981, fait suite à une contraction de 0,7% au premier trimestre.
Il s’agit pour l’archipel de la première récession depuis trois décennies.
Les perspectives sont ternes, le nombre officiel de cas de coronavirus ayant dépassé cette semaine la barre des 115.000, un chiffre qui a quintuplé depuis que de premières restrictions avaient été assouplies en juin.
« Il ne fait aucun doute que la pandémie constitute un défi sans précédent pour l’économie », a déclaré Karl Chua, qui assure l’intérim à la tête du ministère de la Planification socio-économique.
« Mais les Philippines sont aujourd’hui dans une position beaucoup plus forte pour affronter la crise, ce qui n’était pas le cas lors des crises passées. »
Plus de 27 millions de personnes à Manille et dans quatre provinces voisines, soit environ le quart de la population de l’archipel, ont appris dimanche soir que les autorités avaient décidé de reconfiner 24 heures plus tard, après le cri d’alarme des associations de médecins, qui ont averti que le pays était en train de perdre la bataille contre le Covid-19.
Mais le président Rodrigo Duterte, qui a imposé ce reconfinement à contre-coeur, a averti que son pays ne pourrait demeurer fermé éternellement.
« Le problème est que nous n’avons plus d’argent. Je ne peux plus donner de nourriture et d’argent aux gens », a-t-il dit dimanche soir.
Les difficultés économiques ont été aggravées par une baisse des transferts de fonds effectués vers l’archipel par les Philippins travaillant à l’étranger et qui renvoient en temps normal une partie de leur salaire à leurs familles, ce qui dope la consommation.
Ces transferts de fonds, normalement un des principaux facteurs de croissance, ont baissé de 6,4% au cours des cinq premiers mois de l’année, en comparaison avec la même période l’an passé, à en croire la Banque centrale. Et ce parce que des milliers de marins, femmes de ménage et employés du BTP ont perdu leur travail à l’étranger et été contraints de rentrer dans l’archipel.
LNT avec Afp