
Gucci, fleuron de Kering, frôle à lui seul les 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires © AFP/Archives STEPHANE DE SAKUTIN
Le groupe de luxe Kering enregistre depuis dix jours une « forte baisse » de ses ventes en Chine continentale en raison de l’épidémie de coronavirus, a indiqué son PDG François-Henri Pinault mercredi, après avoir annoncé des ventes et une marge record en 2019.
« Nous avons une forte baisse des ventes et de la fréquentation en Chine continentale ces dix derniers jours », a indiqué M. Pinault, dont le groupe réalise 34% de ses ventes totales dans la région Asie Pacifique (hors Japon).
Il a cependant estimé qu’il était encore « trop tôt pour évaluer pleinement l’impact » de l’épidémie sur l’activité de Kering qui regroupe les marques Gucci, Yves Saint Laurent ou encore Bottega Veneta.
« Sur la base des expériences passées et en connaissant notre dynamique, nous nous attendons à ce que les choses reviennent à la normale rapidement une fois que l’urgence sera terminée, et nous travaillons déjà sur les prochaines étapes », a affirmé le PDG, soulignant par ailleurs que le début d’année, avant l’arrivée du virus, avait été « très positif ».
« Nous suivons très attentivement » l’évolution de la situation, a ajouté François-Henri Pinault.
Kering sort d’une année 2019 record, notamment grâce à l’Asie et à son fleuron Gucci qui frôle les 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Dans un communiqué, le PDG a salué « une nouvelle année de croissance forte et rentable », avec une marge opérationnelle courante qui a « pour la première fois, franchi la barre des 30% ».
L’an dernier, Kering a engrangé 15,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+ 16,2%). Son bénéfice net de 2,3 milliards d’euros s’est toutefois replié de 37,4% à cause notamment d’une charge d’impôt « exceptionnelle » liée à un redressement fiscal record en Italie de 1,25 milliard d’euros, au terme d’une procédure pour fraude concernant sa marque Gucci.
En 2019, la région Asie-Pacifique (hors Japon) a continué de tirer les ventes du groupe, avec « une croissance de 20,4% en dépit de l’impact des manifestations à Hong Kong sur l’ensemble du dernier semestre », a mis en avant Jean-Marc Duplaix, directeur financier du groupe, lors d’une conférence téléphonique.
Les marques du groupe ont enregistré un repli de quelque 50% de leur chiffre d’affaires à Hong Kong au cours du quatrième trimestre en raison des manifestations pro-démocratie.
Le groupe ne donne pas de perspectives chiffrées pour l’année en cours. Mais il estime que « l’environnement particulièrement incertain qui prévaut à l’heure actuelle ne remet toutefois pas en cause les fondamentaux de Kering sur le marché du luxe ».
LNT avec Afp